Avis sur 2 mangas sanguinaires : Blood Crawling Princess et Vavam Vampire

C’est sur X (anciennement Twitter) — un lieu de joutes verbales souvent rude — que Stephen King a décoché sa flèche la plus acérée : “Putin played Trump for a chump.” Tout est là en six mots : le maître de l’angoisse condensait, moqueur et cinglant, le verdict d’un sommet aussi inutile en solutions qu’abondant en postures.
Lucy flânait en habituée de Kmart, chaîne australienne de grande distribution. Saisie par une envie soudaine de coloriage, elle s'arrête au rayon mandala sur un titre intitulé The Spice is the Plot. En le feuilletant, la cliente s'empare de son smartphone et clic-clac, immortalise cette offre éditoriale NSFW – Not Safe For Work.
Dans un monde où la musique et le cinéma titubent sous les coups de la lutte anti‑piraterie, le manga, lui, trône comme un insolent résistant – et les États‑Unis en sont le principal foyer. Une donnée pourtant simple : en 2024, alors que le trafic global sur les sites pirates chutait de 229 à 216 milliards de visites – baisse modeste certes –, l’accès aux œuvres publiées (essentiellement du manga) a, lui, progressé de 4,3 %. Soit 66,4 milliards de visites, dont plus de 70 % pour… des mangas.
Anthropic se heurte à un revers judiciaire : pas d’appel avant procès, jugement confirmé. Une tournure spectaculaire qui prolonge le feuilleton juridique du plein gré de l’intelligence artificielle appliquée à la création littéraire.
La lecture, cet acte à la fois ordinaire et fondateur, révèle souvent bien plus qu’on ne l’imagine. Derrière les premières syllabes déchiffrées d’un enfant, se cache un réseau invisible, tissé de contexte familial, d’exposition langagière, d’âge d’initiation à la lecture — et, plus fondamental encore, du statut socio-économique (SES).
Les éditions Joëlle Losfeld poursuivent avec bonheur la réédition des romans de Jean Meckert (1910-1995). Le dernier en date, La vierge et le taureau, occupe une place à part dans l’œuvre de Meckert. D’abord parce qu’il s’agit du dernier publié sous son propre nom. S’il continue à publier par la suite, ce sera désormais sous le pseudonyme de Jean Amila, bien connu des amateurs de romans policiers. Dernier roman de Meckert donc, La vierge et le taureau est aussi entouré d’une légende noire qui fait de ce livre, une sorte d’ouvrage maudit qui a donné libre cours à de nombreuses spéculations. Par Carl Aderhold
Quels sont les codes qui reviennent dans cette fameuse Sad Girl Literature ? D’abord l’introspection — une voix narratrice qui rase les bords, examine les pensées comme on tourne une pierre entre les doigts. Les héroïnes sont ultra-conscientes de leur corps, de leur image, du regard qui pèse.
Une librairie qui plie boutique, ça attriste toujours – surtout quand les aléas des baux commerciaux la remplacent par une boutique de textile ou un commerce de bouche – voire une de ces superettes dont la capitale dégorge. Rue de Charonne, BDNet tranchait avec les vitrines alentour, justement. Fermeture ce 27 septembre : n'hésitez pas à vous y rendre.
À Albert, ville discrète du département de la Somme, une toute jeune association — Les Éclaireurs de vie — s’est créée le 12 mai 2025, portée par deux jeunes fondateurs, Chloé et Mathieu. Sa vocation ? Insuffler des instants de répit, de bien-être, de partage à des enfants touchés par la maladie. Implantée au 28, rue des Églantines, elle figure officiellement au répertoire des associations depuis mai 2025.
La lecture constitue bien plus qu’un simple loisir : elle nourrit l’esprit, développe l’imaginaire et renforce la capacité à comprendre le monde. En plongeant dans un roman, un essai ou un article, le lecteur enrichit son vocabulaire, affine son sens critique et stimule sa mémoire.
Le Tennessee avait l’ambition — ou le culot — de débarrasser ses rayonnages scolaires des ouvrages LGBTQ+. Le tableau ? Une tentative de censure grotesque, appliquée avec la délicatesse d’un mammouth dans un magasin de porcelaine. Derrière les procédures rigides, un échec magistral, une logique absurde, et, finalement, une forme de revanche indirecte : l’attention — et la sympathie — ramassée par ceux qu’on voulait réduire au silence.
Pour son premier livre, Henry Wise s'inscrit avec efficacité dans la mouvance de ces romans noirs étasuniens, tout imprégnés de la moiteur tropicale et raciste du Southside. Ou quand le rêve américain tourne au cauchemar.
L’été 2025 marquera le grand retour d’un monument de l’animation : Princesse Mononoké (1997), chef‑d’œuvre signé Hayao Miyazaki et Studio Ghibli, renaît sur grand écran dans une version restaurée en 4K, avec deux semaines d’exclusivité en IMAX en France dès le 27 août 2025.
San Antonio (dépêche culturelle) – « Better late than never », comme diraient les Anglo-saxons… L’anecdote est aussi charmante qu’insolite : un livre emprunté à la San Antonio Public Library en juillet 1943 a refait surface en juin 2025, soit 82 ans après son prêt.
Certaines polémiques éclatent comme une gifle : rapides, bruyantes, et laissant une marque rouge bien visible. Celle qui entoure Luc Julia, présenté depuis des années comme “co-créateur de Siri” et actuel directeur scientifique de Renault, coche toutes les cases : une audition officielle, une vidéo au vitriol, des réactions outrées… et une page Wikipédia qui devient champ de bataille numérique.
Du 5 au 7 septembre 2025, le Livre sur les quais fera entendre les voix. Lectures, ateliers et rencontres donneront une place centrale au plurilinguisme et à la traduction, pour célébrer la diversité des langues et des imaginaires.
Décidément, les livres prennent l'air aujourd'hui... vraiment. L'Italie recense comme une vague de vandalisme ciblant des bibliothèques de rue, où les livres sont déposés en attendant de trouver un refuge temporaire ou d'être échangés. Plusieurs témoignages rapportent des dégradations, jusqu'à un certain point d'ironie...
C’est une scène qui fait vaciller les certitudes. En Floride, les rayons vides des bibliothèques scolaires, vidés par milliers sous l’effet d’une loi restrictive, ne sont plus forcément voués à le rester. Le juge fédéral Carlos Mendoza, selon l’Associated Press, a invalidé les parties essentielles d’une loi de 2023 qui permettait aux parents de faire retirer des livres pour “contenu sexuel” — sans nuance, sans discernement — et qui avait généré une purge littéraire massive dans les écoles publiques
On peine à le croire. Des centaines de livres — ni en transit ni en promenade — ont été bazardés sur le trottoir, à quelques pas de la façade encore reconnaissable de la Broad Green Library (au sud de Londres). La scène, hallucinante, a défrayé la chronique cette semaine devant l’ancienne bibliothèque de Croydon, désormais fermée. Et provoque une vague de stupeur dans la communauté locale.
L'expression « sad girl literature » ou Sad Girl Lit circule depuis plusieurs années dans les médias anglo-saxons, parfois comme une étiquette marketing, parfois comme un repoussoir critique. Une littérature de la vulnérabilité qui serait apparue, avant de devenir un label mondial. Sortez les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières...
Chaque fin d’été, la rentrée littéraire revient avec son lot de marronniers : toujours les mêmes auteurs, trop de livres, tout se joue en quelques semaines… Ces clichés, répétés d’année en année, façonnent notre perception du paysage éditorial. Mais que disent vraiment les faits ? En plongeant dans dix années de données collectées par Bibliosurf — prix, critiques, tendances thématiques —, on découvre que la réalité est souvent plus nuancée, parfois à rebours des idées reçues.
En France, la nourriture est bien plus qu’un carburant : c’est une passion, une culture, un art de vivre. Heureusement, de nombreux livres sur l’alimentation, devenus des best-sellers, nourrissent les envies d’apprendre, de se soigner et de se régaler.
Il fut un temps – un gros demi-siècle – où dans le journal, se signaient des avis argumentés, par des journalistes dont la seule arme était une plume trempée dans l’encre et la conviction. Un texte parfois sévère, toujours nourri par une lecture attentive. Aujourd’hui ? Eh bien, il paraît que tout cela est un peu… daté, voire dépassé. Presque risible, si l’on en croit les grands décideurs de l’information culturelle.
Depuis 2007, le Prix Provins Moyen Âge distingue chaque année un essai historique grand public dédié au Moyen Âge (Ve–XVIe siècle). Cette 19ᵉ édition couronne Les Suaires du Christ en Occident, signé Nicolas Sarzeaud.
Les dimanches de septembre deviennent un rendez-vous tout sauf ordinaire : “Quand l’Histoire fait dates”, la collection documentaire animée par Patrick Boucheron, se glisse dans nos après‑midis, sur ARTE TV à 13 h, du 7 au 28 septembre 2025 — et en version podcast sur ARTE Radio depuis le 10 juin 2025.
Au cœur de la Cité Radieuse imaginée par Le Corbusier à Marseille se profile dès le 28 août 2025 une rencontre inattendue — et pourtant si évidente — entre geste humain et matière pérenne : MATERIAL MEMORY, la première française de Man in the Glass de Marcin Gierat.
La librairie engagée Violette and Co, installée dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, a récemment dénoncé une campagne d’intimidation et de dégradations liée à la présence en vitrine d’ouvrages sur la Palestine. Dès le 6 août, un groupe de cinq personnes serait venu les « intimider », puis, dans la nuit du 7 au 8 août, la vitrine a été taguée à la peinture à l’acide... ActuaLitté s'est rendu sur place pour constater les dégradations, et recueillir les témoignages de l’équipe et des fidèles du lieu.
Il y a parfois des départs qui laissent le silence là où résonnait une voix unique. C’est le cas de Pierre Louis‑Calixte, sociétaire de la Comédie‑Française, disparu le 12 août 2025 à l’âge de 57 ans, des suites d’un cancer. L’annonce de sa mort est tombée telle une onde—trop tôt, trop brusque—en laissant derrière lui un sillage de regards médusés et de regrets sincères
Le 30 juin dernier, Third édition, spécialisée dans le livre sur le jeu vidéo et plus largement la pop culture, a lancé 84, une nouvelle maison, cette fois axée fiction. Des textes de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique) y seront publiés, qui devront constituer « une nouvelle porte d’entrée à la lecture, alliant ludisme, accessibilité et concision, sans pour autant simplifier les histoires ».
L’IA est scrutée sous tous les angles : ses prouesses rédactionnelles, la transparence nécessaire de ses données, les modèles économiques qu’elle engendre, ou encore les menaces qu’elle fait peser sur certaines professions. Mais un aspect reste largement négligé : que se passe-t-il lorsque c’est elle qui lit, et quels risques cela comporte ?
Avec son émission littéraire à la télévision - la seule de la Martinique dédiée à l’art de Patrick Chamoiseau -, Au Gré Des Pages, Claire Richer offre un espace rare de rencontre entre auteurs caribéens, lecteurs et téléspectateurs. À l’inverse de l’animateur de La Grande Librairie Augustin Trappenard, qui officie face à plusieurs invités, elle privilégie la rencontre en tête-à-tête.
Le romancier et essayiste indien Amitav Ghosh signera un ouvrage qui ne sera révélé qu'en 2114, dans 89 ans. Bien après son décès, donc, son texte inédit fera partie d'une anthologie publiée cette année-là. Cette dernière réunira des œuvres de Margaret Atwood, Han Kang, ou encore Ocean Vuong, dans le cadre du projet Future Library initié par l'artiste écossaise Katie Paterson.
C’est un beau titre, L’exil de la pensée. Le sous-titre l’est encore plus : « Livre – vie ». Je n’ai jamais lu ça ailleurs. Ce recueil d’aphorismes, de variations et de maximes est un vagabondage érudit sur les terres de la littérature, de la philosophie et de la musique, tout ceci est mêlé et entremêlé.
Franchise née du livre de Max Brooks, World War Z : Une histoire orale de la guerre des zombies, paru en 2009 en France (Calmann-Lévy, traduit par Patrick Imbert), World War Z entre dans la réalité virtuelle. World War Z VR propose de repousser des hordes d'infectés, comme si on y était.
Hollywood tourne-t-il en boucle, jusqu'à se mordre la queue ? Le groupe médiatique Paramount, récemment repris par la société de production Skydance, s'inscrit en tout cas dans la tendance aux séries de films et autres reboots. Parmi les projets confirmés, une suite à World War Z, film de 2013 inspiré d'un livre de Max Brooks, et deux longs-métrages Tortues Ninja.
Les Eisner Awards concentrent peut-être l'attention médiatique, mais les Harvey Awards ne sont pourtant pas en reste. Nommés d'après Harvey Kurtzman (1924-1993), ces prix saluent des bandes dessinées parues en anglais aux États-Unis et au Canada, en se basant sur les votes de professionnels de l'édition. Plusieurs auteurs francophones font partie de la sélection 2025.
Olivia Bianchi ne signe pas un roman historique ordinaire. Il s’agit d’une immersion toute en nuances, documentée, dans les ultimes années d’une sculptrice broyée par l’Histoire. Le récit épouse la forme d’une enquête fictive commandée par Eugène Blot, fondeur de Claudel, à un photographe chroniqueur chargé de retrouver et d’interviewer l’artiste enfermée à Montdevergues depuis seize ans.
Il est des livres qui vous laissent essoufflé – pas par leur fracas, mais par la lente morsure qu’ils infligent. Kairos, le nouveau roman fulgurant de Jenny Erpenbeck, traduit par Rose Labourie, est de ceux-là. Roman d’amour, certes. Mais surtout autopsie d’un empoisonnement lent, intime, dans un décor historique qui vacille.
La Fondation Lire pour réussir et l’UNEQ ont révélé le nom du lauréat du Prix de la page 12, ainsi que les finalistes du Prix des Horizons imaginaires : Judy Quinn, Kev Lambert et Paul Serge Forest.
Chaque année, la rentrée littéraire envahit les rayons des librairies avec près de 500 romans. Mais, si l’on s’y penche, la véritable histoire se joue du côté des nouvelles voix. Malgré leur faible nombre — environ 70 premiers romans par rentrée —, ils sont très présents dans le palmarès des ouvrages marquants de la décennie.
« Pourquoi est-il si difficile d’opérer verbalement cette bascule alors que tout le monde semblait croire à tout et surtout n’importe quoi en silence ? » (p.155.) Sophie Pointurier, remarquable pour Femme portant un fusil, revient avec un nouveau récit
Depuis longtemps, le parfum entretient un dialogue intime avec la littérature. Dans les romans comme dans la poésie, il agit en déclencheur de mémoire, en signe de séduction ou en marque d’identité. Un simple effluve suffit à convoquer un souvenir enfoui, à installer une atmosphère ou à révéler un trait de caractère.
Vienne, 31 juillet 1914. La capitale de l’Empire austro-hongrois retient son souffle à l’approche de l’échéance fixée par l’ultimatum allemand. Trente-six heures à peine avant l’embrasement et la métamorphose irréversible du monde, la ville gronde d’une agitation fiévreuse.
Sous la dictature brésilienne, un père et son fils survolent la forêt amazonienne dans un petit avion. Tandis que le premier mène des affaires troubles avec les militaires, l’enfant, plongé dans un roman de science-fiction, suit un groupe d’élus explorant l’espace après la disparition de la Terre
Deux figures féminines dont les voix s’entrelacent dans un Paris saturé de travail, d’amour et de mémoire. Une prose intense qui interroge la filiation, le corps, et la condition des femmes dans l’espace public et intime. Le roman de Cloé Korman ne déçoit pas.