De Fontainebleau à Albi : 24 étapes pour (re)voir la France autrement

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Un siècle et demi après leur parution, Les Contemplations de Victor Hugo s’offrent un nouvel écrin. Le 23 octobre 2025 paraîtra aux Éditions Diane de Selliers une édition exceptionnelle du recueil, enrichie de 136 photographies réalisées entre 1826 et 1910, issues de collections publiques et privées d’Europe et d’Amérique. Trois ans de recherche auront été nécessaires pour rassembler ces images pionnières et redonner vie, en vis-à-vis des vers du poète, à une époque où la lumière se fixait sur le papier comme un miracle.

Trois livres ! Ce ne sont pas moins de trois ouvrages qui sont publiés à l’occasion de l’exposition qui se tiendra du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026 au musée de l’Orangerie et qui sera consacrée à Berthe Weill, galeriste de l’avant-garde parisienne. Deux sont publiés par Flammarion — un catalogue d’exposition et une biographie — et un par les éditions Bartillat, qui republient les mémoires – souvent jubilatoires – de « la petite mère Weill », pan !.. dans l’œil.

C’est à la suite d’un travail de recherche mené pour Libération, où elle est journaliste, que Johanna Luyssen a décidé de consacrer un livre-enquête à Hélène Rytmann, résistante, assistante réalisatrice, sociologue, assassinée par son mari, Louis Althusser, au matin du 16 novembre 1980. Les Fragments d’Hélène, publié chez Julliard, est une immersion touchante, troublante et… révoltante !

« Sans elle, l’armée allemande perçait les lignes françaises et prenait Paris. Sans elle, la République française aurait cessé de vivre en 1918. » Voilà ce que démontre l’historien Bruno Fuligni, maître de conférences à Sciences Po, dans sa biographie publiée chez Buchet-Chastel, consacrée à la célèbre artiste de music-hall Mistinguett.

Loris Chavanette, historien et romancier, nous livre son second roman, Le concours de pêche, publié chez Allary Éditions. De cet auteur, je ne connaissais jusqu’ici que les ouvrages d’Histoire (parmi les derniers : Danton et Robespierre chez Passés Composés, Le 14 juillet de Mirabeau chez Tallandier et La tentation du désespoir chez Plon), livres que j’ai toujours trouvés passionnants.

La rentrée littéraire 2025 s’annonce de nouveau très riche, mais un titre en particulier avait déjà retenu mon attention il y a quelques mois, dès l’annonce de sa sortie : Les fleuves du ciel d’Elif Shafak. La (très bonne) traduction française de Dominique Goy-Blanquet, publiée par Flammarion, paraît ce 20 août, et je peux déjà dire que le voyage en vaut la peine.


Dans Le temple des nèfles, premier roman d’Anthia Arsac publié par les éditions Paul & Mike, on suit la détective Gaetana Alighieri (alias Tana), accompagnée de son berger malinois Falco, qui se situe, sur l’échelle canine, quelque part entre Scooby-Doo et Rantanplan, dans une enquête aussi déjantée que satirique.

Un jour du XVIIIe siècle, un guerrier Shawnee nommé Tecumseh s’exclama : « vendre nos terres ? Pourquoi ne pas vendre l’air, les nuages et la mer ? ». Tant que nous ne comprendrons pas profondément ce que signifie cette phrase, nous ne pourrons entièrement comprendre qui sont, encore aujourd’hui, les membres des Premiers Peuples du continent américain.

Il y a des livres qui marquent, celui-ci en fait partie. Il frappe autant par ce qu’il raconte, les mémoires de Marie Lafarge écrites depuis sa prison, que par l’aventure éditoriale qu’il représente : celle de cinq jeunes étudiantes en édition de l’Université Bordeaux Montaigne, Mélissa Bajolle, Marie Château, Rosine Desnave, Flavie Gilibert et Eva Griso.

C’est dans les salons de l’ambassade britannique à Paris que s’est tenue une conférence émouvante autour de l’histoire méconnue de deux jeunes femmes, Suzanne Latapie et Simone Séailles. Le webdocumentaire interactif de France 24, Nous rentrerons ensemble, réalisé par les journalistes Claire Paccalin et Stéphanie Trouillard, redonne voix à celles qu’on a trop souvent laissées dans l’ombre de la grande histoire : les résistantes françaises déportées pour leurs engagements.

Les éditions Gallimard publient le cinquième et dernier volume du catalogue des peintures de Pierre Soulages, disparu en 2022 à l’âge de 102 ans. Le quatrième volume avait été publié en 2015. Ce dernier opus, couvrant les années 2013 à 2022, clôture soixante-seize ans de création, de 1946 jusqu’au décès de cet immense artiste.

Toutes les images sont-elles bonnes à voir ou, plus exactement, doivent-elles toutes être vues, et par tout le monde ? Voici une question qui semble se poser depuis bien longtemps. Ce que l’on définit comme « art » ne l’a pas toujours été et, surtout, n’a pas toujours été destiné à être vu par nous.

Les aventures de Sherlock Holmes font leur entrée dans la prestigieuse Pléiade. Quatre romans et soixante nouvelles. Un régal.

Voici un nouveau venu dans la superbe collection La bibliothèque des illustres, publiée en partenariat par les éditions Perrin et la Bibliothèque nationale de France : Talleyrand. Cette biographie signée Charles-Éloi Vial est remarquable à plusieurs égards. Archiviste paléographe, docteur habilité en histoire et conservateur au département des Manuscrits de la BnF, l’auteur nous donne à connaître un homme de contradictions — comme tout un chacun — qui poursuivait deux grands buts dans la vie : lui-même, et l’idée qu’il se faisait de la France, et plus largement de l’Europe à construire.

Jusqu’au 30 juin, le Musée du Louvre accueille l’exposition « L’expérience de la nature – Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II ». Véritable cabinet de curiosités à grande échelle, cette exposition est accompagnée, d’un magnifique catalogue, dirigé par le conservateur au département des Objets d’art du Musée du Louvre, Philippe Malgouyres, et la conservatrice au département des Arts graphiques du musée du Louvre, Olivia Savatier Sjöholm. Il est publié en partenariat avec le Louvre et les éditions LienArt.

Les éditions Gallimard fêtent les dix ans de leur collection « Folio Sagesses » et lancent pour l’occasion la série « Folio Sagesses vertes ». Cette déclinaison met en avant des auteurs et autrices sensibles à la nature.

C’est à un véritable travail de fourmi que s’est attelée la docteure en histoire, spécialiste du genre au XIXe siècle, Isabelle Matamoros, pour écrire son livre Le pouvoir des lectrices. Une histoire de la lecture au XIXe siècle, publié par les éditions du CNRS. Elle y confronte les écrits de soixante-quatre femmes, toutes ayant en commun « d’avoir écrit sur elles-mêmes ». La plus âgée est née en 1789, la plus jeune en 1832 — un peu plus de quarante ans d’écart, entre deux révolutions majeures, dans une société en pleine mutation.

Voici un herbier tout à fait attrayant que nous avons sous les yeux. Composé de chroniques littéraires, Les Roses et les Épines est un livre que l’on effeuille tel une marguerite. Mais attention, comme disait Brassens, « ainsi qu'il est fréquent sous la blancheur de ses pétales, la marguerite cachait une tarentule, un crotale. »


Quelle épopée, mais quelle épopée ! C’est à un voyage fait de mots que nous convie la philosophe et helléniste Barbara Cassin, de l’Académie française. L’étude de l’étymologie des mots est déjà passionnante, mais lorsqu’elle croise l’Odyssée d’Homère et les œuvres de la galerie Campana du Louvre, elle devient fascinante.

Quel étrange voyage que celui fait aux côtés de la photographe Lee Miller, depuis les plages du débarquement jusqu’à Berchtesgaden. Les éditions Bartillat nous permettent de lire des récits écrits à chaud par celle qui est incontestablement, en plus d’être une très bonne photographe, une excellente écrivaine.

Le livre vient de sortir chez Flammarion, le film sort le 26 février. La vie devant moi, retenez-le, c’est le titre. Certains articles sont plus difficiles à écrire que d’autres, par peur de ne pas rendre hommage aux mots couchés sur le papier qui, bout à bout, racontent une histoire, un peu de fiction, beaucoup d’amour et de tristesse.


C’est à une véritable enquête de police que nous convie le docteur en histoire Patrice Lajoye, sur les traces de Georges Ostrowski, rat d’hôtel à la Belle Époque. Publié par les éditions du CNRS, ce livre nous fait découvrir « une profession » et un homme, gentleman cambrioleur à la Lupin, mais qui, dans les faits, nous rappelle plus le rôle tenu par Cary Grant dans La Main au collet de Hitchcock.