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Un(e) responsable territorial(e) lecture publique et responsable de la mission formation – Saint-Lô (50)

Par :valpag
17 janvier 2025 à 12:10

Titre de l’offre d’emploi: Responsable pour le territoire Nord-Cotentin et responsable de la mission formation

lieu de travail : ville + département: Saint-Lô (Manche)

Introduction et contexte:
Au sein de la direction de la culture, la bibliothèque départementale pilote la politique départementale de lecture publique et soutient le développement de 111 bibliothèques partenaires.
Sous la responsabilité de la cheffe de service, le responsable du territoire de lecture publique Nord Cotentin pilote le développement de la lecture publique sur ce territoire, contribue à la mise en œuvre du schéma de lecture publique et pilote la mission formation du service.

Activités principales :
Piloter le développement de la lecture publique sur le territoire Nord Cotentin :
– Assurer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des conventions entre les partenaires et le Département sur ce territoire.
– Accompagner l’application de la politique territoriale du Département (aides financières aux bibliothèques partenaires).
– Accompagner les projets d’évolution ou de mise en réseau des bibliothèques.
– Encadrer les référents de secteur du territoire.

Contribuer à la mise en œuvre de la politique départementale de lecture publique :
– Au sein de l’équipe de cadres, contribuer à l’évolution, l’organisation et au développement des missions et des services de la BDM : politique documentaire et services numériques, desserte, formations, actions culturelles, ingénierie territoriale, etc.
– Piloter la mise en œuvre de l’axe « Faire des bibliothèques des espaces d’apprentissage et d’information » du schéma départemental de développement de la lecture publique : concevoir, déployer et évaluer un plan d’actions sur l’éducation aux médias et à l’information, l’inclusion numérique et la lutte contre l’illettrisme.

Piloter la mission formation :
– Concevoir, mettre en œuvre et évaluer l’offre de formation destinée aux partenaires de la BDM (salariés et bénévoles des bibliothèques, enseignants de collèges, professionnels médico-sociaux, etc.).
– Assurer le suivi budgétaire de cette mission, en lien avec l’assistante de gestion administrative et financière.
– Assurer la coordination des intervenants dans la formation et superviser les interventions.
– Intervenir comme formateur occasionnel.

Activités secondaires :
Participer à la mise en œuvre de la politique documentaire :
– Contribuer à un ou plusieurs pôles thématiques (acquisitions et suivi du budget, éliminations, valorisation, actions de médiation).
Contribuer à l’enrichissement des outils de médiation et de communication (site transat.manche.fr, réseaux sociaux, etc.).

Profil recherché:
De formation Bac+3 minimum.
Expérience en gestion de projets et en management indispensables.
Titulaire du permis de conduire B.

Connaissance du métier de bibliothécaire et des enjeux d’évolution de la lecture publique.
Connaissance de l’environnement des collectivités territoriales.
Aptitudes à la conduite de projets et au pilotage d’équipe en mode projet
Autonomie, capacités d’initiative et créativité.
Disponibilité et adaptabilité.
Capacités d’analyse et de synthèse.
Capacités rédactionnelles et maîtrise des outils bureautiques et numériques.

Modalités de recrutement:
CDD de 18 mois pendant la durée d’un détachement de droit, le poste pourra être pérennisé par la suite.

Contacts pour candidater:
https://www.manche.fr/offres-emplois-et-stages/toutes-les-offres/responsable-du-territoire-de-lecture-publique-nord-cotentin-cdd/

Type de contrat: CDD

Un(e) responsable de territoire de lecture publique et responsable de la mission formation – Saint-Lô (50)

Par :valpag
17 décembre 2024 à 13:38

Titre de l’offre d’emploi: responsable pour le territoire Nord-Cotentin et responsable de la mission formation

lieu de travail : ville + département: Saint-Lô (Manche)

Introduction et contexte:
Au sein de la direction de la culture, la bibliothèque départementale pilote la politique départementale de lecture publique et soutient le développement de 111 bibliothèques partenaires.
Sous la responsabilité de la cheffe de service, le responsable du territoire de lecture publique Nord-Cotentin pilote le développement de la lecture publique sur ce territoire, contribue à la mise en œuvre du schéma de lecture publique et pilote la mission formation du service.

Missions:
Activités principales :
Piloter le développement de la lecture publique sur le territoire Nord Cotentin :
– Assurer la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des conventions entre les partenaires et le Département sur ce territoire.
– Accompagner l’application de la politique territoriale du Département (aides financières aux bibliothèques partenaires).
– Accompagner les projets d’évolution ou de mise en réseau des bibliothèques.
– Encadrer les référents de secteur du territoire.

Contribuer à la mise en œuvre de la politique départementale de lecture publique :
– Au sein de l’équipe de cadres, contribuer à l’évolution, l’organisation et au développement des missions et des services de la BDM : politique documentaire et services numériques, desserte, formations, actions culturelles, ingénierie territoriale, etc.
– Piloter la mise en œuvre de l’axe « Faire des bibliothèques des espaces d’apprentissage et d’information » du schéma départemental de développement de la lecture publique : concevoir, déployer et évaluer un plan d’actions sur l’éducation aux médias et à l’information, l’inclusion numérique et la lutte contre l’illettrisme.

Piloter la mission formation :
– Concevoir, mettre en œuvre et évaluer l’offre de formation destinée aux partenaires de la BDM (salariés et bénévoles des bibliothèques, enseignants de collèges, professionnels médico-sociaux, etc.).
– Assurer le suivi budgétaire de cette mission, en lien avec l’assistante de gestion administrative et financière.
– Assurer la coordination des intervenants dans la formation et superviser les interventions.
– Intervenir comme formateur occasionnel.

Activités secondaires :
Participer à la mise en œuvre de la politique documentaire :
– Contribuer à un ou plusieurs pôles thématiques (acquisitions et suivi du budget, éliminations, valorisation, actions de médiation).
Contribuer à l’enrichissement des outils de médiation et de communication (site transat.manche.fr, réseaux sociaux, etc.).

Profil recherché:
Connaissance du métier de bibliothécaire et des enjeux d’évolution de la lecture publique.
Connaissance de l’environnement des collectivités territoriales.
Aptitudes à la conduite de projets et au pilotage d’équipe en mode projet
Autonomie, capacités d’initiative et créativité.
Disponibilité et adaptabilité.
Capacités d’analyse et de synthèse.
Capacités rédactionnelles et maîtrise des outils bureautiques et numériques.

De formation Bac+3 minimum.
Expérience en gestion de projets et en management indispensables.
Titulaire du permis de conduire B.

Travail à temps plein (1 à 2 journées de télétravail possibles).
Nombreux déplacements.
Travail ponctuel en soirée ou le week-end.

Modalités de recrutement:
CDD jusqu’en juillet 2026 pendant la durée d’un détachement de droit, le poste pourra être pérennisé par la suite.

Contacts pour candidater:
https://www.manche.fr/offres-emplois-et-stages/toutes-les-offres/responsable-du-territoire-de-lecture-publique-nord-cotentin-cdd/

Type de contrat: CDD

Orientations générales de la Politique documentaire : proposition de trame

2 février 2024 à 15:18
Pile de galets sur une étendue de galets.
Photo de Markus Spiske sur Unsplash

La formalisation de nos acquisitions s’est installé dans préoccupations professionnelles depuis de nombreuses années, en se cristallisant autour des inquiétudes d’une intervention de nos décideurs (élus, hiérarchie) soit en imposant des documents soit en interdisant des documents. Il est alors apparu important d’expliquer le pourquoi du comment de nos choix et de nos modalités d’acquisition. Bertrand Calenge et Jérôme Pouchol ont apporté tout à la fois des éléments de réflexion et de mise en oeuvre des politiques documentaires des bibliothèques.

Comme le dit très bien Dominique Lahary (diaporama) : “c’est une politique publique, il est démocratique qu’elle soit publique”. Cependant l’intégration et la réelle formalisation dans les bibliothèques prennent du temps même si cette culture est maintenant bien ancrée et fait partie des différents cursus de formation. L’article 7 de la Loi Sylvie Robert est venu enfoncer le clou

Après avoir rappeler l’importance de formaliser les orientations générales, vous trouverez une proposition de trame pour un tel document. Elle complète la fiche de la commission Bibliothèques en réseau et s’inspire d’un document de la Médiathèque de Chateaubourg.

Perspective avec plusieurs rayonnages de livres dans une ambiance sombre
Photo de Martin Adams sur Unsplash

Pourquoi formaliser les orientations générales de la Politique documentaire ?

  • Tout d’abord c’est devenu une obligation légale avec l’entrée en vigueur de la Loi Sylvie Robert, LOI n° 2021-1717 du 21 décembre 2021 relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique: « Les bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements élaborent les orientations générales de leur politique documentaire, qu’elles présentent devant l’organe délibérant de la collectivité territoriale ou du groupement et qu’elles actualisent régulièrement.  Elles présentent également leurs partenariats avec les organismes culturels, éducatifs et sociaux, les établissements pénitentiaires et les établissements d’accueil de la petite enfance. La présentation peut être suivie d’un vote de l’organe délibérant. »
  • « C’est une politique publique dont il est normal qu’elle soit portée à la connaissance du public dans ses grands principes » (Dominique Lahary)
  • « C’est une démarche partagée entre professionnels avec les décideurs et le public qui rend visible les orientations de la bibliothèque dans ce domaine » (Jérôme Pouchol)
  • Cette formalisation met en avant notre métier et notre professionnalisme
  • Cette formalisation et sa publication permettre de rendre public les grandes lignes du fonctionnement d’une des activités importantes des bibliothèques.
  • Formaliser, faire adopter ces orientations générales par les élus et les faire connaître constitueront un garde fou contre les questions, les interventions internes et toutes les tentatives de censure

Les rubriques d’un tel document

Voici la trame globale d’un document consacré aux orientations générales de la politiques documentaires. A vous de l’adapter, le simplifier ou le développer en fonction de VOTRE contexte.

Vous trouverez plus bas la présentation détaillée de cette trame. Vous pouvez télécharger ci-dessous une version word à adapter.

Main cochant un liste de taches sur un cahier à carreaux
Photo de Glenn Carstens-Peters sur Unsplash

Préambule – Introduction

  • Pourquoi
  • lien avec la loi S. Robert (cf. ci-dessus)

Contexte

  • Eléments sur le contexte territorial
  • exemple à compléter

Les missions de la bibliothèque

  • Faire référence aux articles de la loi Robert (article 1 et les articles sur les collections)

“Les bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements ont pour missions de garantir l’égal accès de tous à la culture, à l’information, à l’éducation, à la recherche, aux savoirs et aux loisirs ainsi que de favoriser le développement de la lecture.

À ce titre, elles :

« 1° Constituent, conservent et communiquent des collections de documents et d’objets, définies à l’article 4, sous forme physique ou numérique ; »

« 2° Conçoivent et mettent en œuvre des services, des activités et des outils associés à leurs missions ou à leurs collections. Elles en facilitent l’accès aux personnes en situation de handicap. Elles contribuent à la réduction de l’illettrisme et de l’illectronisme. Par leur action de médiation, elles garantissent la participation et la diversification des publics et l’exercice de leurs droits culturels ; » (Article 1 de la Loi Sylvie Robert)

“Les collections des bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements sont constituées de livres et des autres documents et objets nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, tels que des documents sonores et audiovisuels.”(Article 4 de la Loi Sylvie Robert)

“Les collections des bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements sont pluralistes et diversifiées. Elles représentent, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, la multiplicité des connaissances, des courants d’idées et d’opinions et des productions éditoriales. Elles doivent être exemptes de toutes formes de censure idéologique, politique ou religieuse ou de pressions commerciales. Elles sont rendues accessibles à tout public, sur place ou à distance.”(Article 5 de la Loi Sylvie Robert)

  • Reprendre, le cas échéant, certains axes du CTL, PCSES ou du Projet de service

Les publics visés

  • Lister les différents types de publics
Groupe de jeunes assis à une table dans une bibliothèque. Ils rient devant un écran d'ordinateur portable
Photo de Priscilla Du Preez 🇨🇦 sur Unsplash

La gestion des collections

quelle organisation des collections ?

  • Volumétrie, répartition par grands secteurs. Type de supports
  • Existence de fonds spécifiques: FAL (Facile A Lire), fonds pour les dyslexiques, fonds patrimonial,…

Pluralisme et rappel de l’article de la Loi Robert

« Ces missions s’exercent dans le respect des principes de pluralisme des courants d’idées et d’opinions, d’égalité d’accès au service public et de mutabilité et de neutralité du service public.” (Article 1 de la Loi Sylvie Robert)

Modalités d’acquisition

  • Expliciter comment sont achetés les documents
  • Définition des responsabilités en terme d’acquisitions
  • Budget et taux de renouvellement. Indiquer un idéal de renouvellement (10%)

“Les collections des bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements qui relèvent du domaine privé mobilier de la personne publique propriétaire sont régulièrement renouvelées et actualisées. “(article 6 de la Loi Sylvie Robert)

Pour ses achats de documents la bibliothèque se conforme à la réglementation sur les marchés publics, et commande auprès des fournisseurs retenus dans ce cadre.

  • Critères généraux de choix et d’exclusion

« Sous la responsabilité de leur direction, les bibliothécaires acquéreurs opèrent une sélection dans la production éditoriale pour constituer une collection cohérente en fonction des objectifs et des moyens fixés par la collectivité. Pour des raisons financières et intellectuelles, l’exhaustivité est exclue. La mission d’acquisition est menée sur la base d’un travail réfléchi et collectif, dans un souci de pluralisme, en tenant compte des collections déjà existantes, de la connaissance des publics, de l’offre et la demande. Elle tient compte également du soutien à la petite édition et aux documents à rotation plus lente, tel que la poésie, théâtre, arts, sciences humaines…. » (Chateaubourg)

  • Traitement des suggestions des usagers

Les propositions d’achat des lecteurs sont toutes étudiées. Le cas échéant indiquer comment ils peuvent le faire. Les bibliothécaires se réservent le droit de refuser une suggestion s’ils estiment que l’achat ne correspond pas aux critères définis par la charte. Dans un souci de cohérence et d’actualité des collections, la bibliothèque refuse tous dons de livres ne répondant pas aux critères de sélection énoncés. Les usagers dont les ouvrages ne sont pas retenus seront réorientés vers des solutions alternatives (boites à livres, associations,…)

  • Complémentarité avec l’environnement documentaire territorial

La politique documentaire est aussi pensée en fonction de l’environnement. La bibliothèque fait partie du réseau de la communauté des communes de Pétaouchnoc-les-Bains. Elle s’insère également dans le champ d’action de la Médiathèque départementale qui peut concourir, entre autres services, à compléter les collections notamment pour des demandes de lecteurs, de groupes, de thématiques, d’animations, pour les fonds musique et jeux vidéo. La Médiathèque départementale fournit également aux lecteurs des ressources accessibles en ligne.

  • Contraintes légales pour les acquisitions notamment pour les DVD et les ressources numériques
Etudiante choisissant un livre dans des rayonnages en bois
Photo de Becca Tapert sur Unsplash

Règles générales d’élimination (et de conservation)

Expliquer pourquoi les documents sont éliminés.

  • La médiathèque n’a pas vocation à conserver les collections courantes. Afin de garder un fonds vivant, attractif et aisément accessible. Des documents doivent être retirés chaque année des collections pour être soit réactualisés, soit remplacés, soit éliminés.
  • Les règles d’élimination pourront être différentes selon le type de documents et selon votre appartenance à un réseau.
  • Un 1er niveau d’élimination concerne les documents abîmés et non réparables, défraîchis, ou au contenu dépassé. Ces documents seront automatiquement retirés des collections.
  • Un 2e niveau d’élimination croisera plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs : âge des documents, nombre de prêt, date de dernier prêt, présence d’autres ouvrages similaires. Des exceptions peuvent bien sûr être admises concernant des ouvrages incontournables et difficiles à remplacer par exemple. Les bibliothécaires s’appuient sur un document interne comportant des critères affinés par secteurs et sous-secteurs.

Qu’est-ce qu’ils deviennent ?

  • donnés à d’autres bibliothèques, établissements ou associations
  • vendus lors de braderies organisées par la médiathèque
  • mis en déchetterie ou détruits s’ils sont jugés en mauvais état
  • si vous êtes une bibliothèque avec un fonds patrimonial, expliquer pourquoi et comment sont conserver les fonds patrimoniaux.

Accès, communication et médiation

Vu en plongée d'une salle de bibliothèque tout en bois, des livres, des cartes et deux personnes assises en train de lire
Photo de Pauline Loroy sur Unsplash

Accès

L’accès aux espaces publics de la médiathèque, ainsi qu’à la consultation sur place de ses ressources, est libre et gratuit. La médiathèque respecte les normes d’accessibilité pour tous au bâtiment, aux circulations intérieures, aux collections et aux services.

Accès à distance

Les usagers peuvent librement accéder au catalogue en ligne à distance ainsi qu’aux ressources numériques de la médiathèque départementale Un portage à domicile peut être effectué pour des personnes ayant des difficultés à se déplacer. Le réseau de XXX mettra en place un système de navettes permettant la circulation des documents d’une bibliothèque à une autre.

Modalités d’organisation et de communication des documents

La plupart des documents sont proposés en accès libre et en prêt direct au public.

Médiation

Les bibliothécaires conseillent, effectuent des recherchent et accompagnent les lecteurs.

Les bibliothécaires mettent en valeur les collections de multiples manières.

Sur place:

  • de face dans les rayonnages
  • sur des présentoirs à différents endroits dans la bibliothèque
  • par des tables de thématiques (sélections, actualités, thématiques)
  • avec des étiquettes « coup de coeur » de l’équipe ou des lecteurs
  • avec des bibliographies : acquisitions récentes, thématiques
Table sur laquelle sont posés des albums pour enfants
Photo de Haberdoedas sur Unsplash

A distance:

  • sur le site internet grâce à différentes rubriques : nouveautés, sélections, coups de coeur
  • sur les réseaux sociaux en utilisant différentes approches : des sélections thématiques, les nouveautés, les coups de coeur

Le public est invité à participer à partager ses coups de coeur. La bibliothèque met d’une part en valeur les sélections du club lecture et propose d’autre par des étiquettes “coups de coeur des lecteurs”.

Les partenariats

La médiathèque développe des partenariats variés afin de développer le goût de la lecture, faire connaître le service, de diversifier le public et répondre aux besoins du territoire.

Ses partenaires font partie de champs aussi variés que possible des structures locales de la petite enfance aux musées en passant par les écoles, les associations locales, le Centre Culturel d’Action Social, Pôle Emploi, les MJC, les cinémas ou les théâtres. Ces partenariats peuvent s’établir de manière pérenne ou ponctuels, et peuvent donner lieu à une convention.

Photo de Chris Liverani sur Unsplash

Actualisation

Cette charte sera actualisé régulièrement selon l’évolution de l’organisation du service et de ses finalités.

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Avez-vous un document à partager avec les collègues ?

Ralentir l’action culturelle en bibliothèques

13 septembre 2023 à 14:21
Garage avec plusieurs instruments de musique plus ou mois éclairés.
Photo de John Matychuk sur Unsplash

« c’est un infini en intensité et non en extension qu’il s’agit d’inventer »

Alexandre Monnin et Nathan Ben Kemoun : La sobriété comme suffisance intensive, l’exemple de la musique – La musique en mouvements

Enjeux d’un ralentissement de l’action culturelle

La réduction plus ou moins importante des budgets ou du temps disponible en interne pour mener des projets alliée à la prise en compte des enjeux écologiques engagent les bibliothèques à repenser aussi la place de l’action culturelle.

Faire venir de très loin, même en train, certains artistes pour une ou deux soirées posent aujourd’hui question. Enchaîner les expositions ou certaines propositions, pour remplir une saison culturelle et essayer de faire du chiffre, doivent aussi être interroger en terme d’impacts sur le territoire et les habitants.

Élargir vraiment les publics de l’action culturelle, au-delà des multi-pratiquants (qui fréquentent intensément tous les lieux culturels) et des convaincus (sur une forme, comme les accros au conte, sur une thématique, comme les écologistes convaincus) demande une approche globale et du temps long.

Si les bibliothèques veulent aller davantage vers les droits culturels et la co-construction (avec les partenaires et-ou avec le public), il est urgent de ralentir et de prendre le temps de repenser le projet culturel et les méthodes pour le mettre en œuvre.

Ralentir pour approfondir les projets

Comme le souligne fort justement le compte-rendu du Forum Bis:

  • Ralentir faciliterait la coopération et la coconstruction des projets culturels et artistiques.
  • Ralentir permettrait une meilleure articulation des projets culturels aux enjeux écologiques.
  • Ralentir participerait à la qualité des projets culturels et artistiques. Il permettrait plus de créativité, un meilleur accueil des équipes artistiques et des publics, plus de temps pour la rencontre, pour la médiation.
  • Ralentir offrirait une meilleure qualité de vie, plus de confort, de sérénité, de sécurité, de santé au travail. Il ne s’agit pas seulement de faire mieux, mais d’être mieux.
Montgolfière sur un ciel rosé.
Photo de Dzmitry Tselabionak sur Unsplash

Prélude au ralentissement: réfléchir en interne

Les bibliothèques ont tout intérêt à bifurquer dans cette direction commençant par un temps de la réflexion en interne. Vous pouvez d’ailleurs vous inspirer de l’atelier utilisé lors du Forum Bis (voir en annexe du document)

Les objectifs de l’atelier étaient les suivants:

  • Mettre en débat le sujet du renoncement
  • Permettre à un groupe de pouvoir discuter et partager des idées autour de ce sujet
  • Identifier les axes à explorer en lien avec le renoncement

Trois étapes pour ce formation d’atelier participatif type World Café:

  • Premièrement : Que pourrait-on faire moins ?
  • Deuxièmement : Que gagnerait-on à faire moins ?
  • Troisièmement : De quoi aurions-nous besoin pour faire moins ?

Quelques pistes de travail pour ralentir l’action culturelle

Pour conclure provisoirement le sujet, voici des premières pistes de travail et de réflexion:

  • travailler avec des articles locaux sur des pratiques artistiques sur le long terme
  • amplifier les démarches de co-construction et d’implication des usagers autour de leur talent ou de leur passion.
  • faire venir pour un temps plus long des artistes venant de loin pour des rencontres, des ateliers et de la médiation dans différents lieux et situations
  • prendre le temps de rendre les projets adaptés au territoire et aux habitants
  • prendre le temps de donner envie de venir, de participer ou de s’impliquer.

D’autres idées ? D’autres envies ?

Transition écologique en bibliothèque : faire notre révolution copernicienne

28 septembre 2022 à 14:42
Photo d’Alan Rodriguez on Unsplash

Les rapports du GIEC (voir cette synthèse parmi d’autres) et la multiplication des publications (livres et films documentaires) nous ont alertés et plus que sensibiliser à la question du changement climatique, essentiellement un réchauffement.

Les bibliothèques se sont plutôt bien emparées du sujet en achetant des livres, en initiant des actions vertueuses (fin des gobelets en plastique, tote bag, …), en programmant des expositions, des conférences ou des rencontres, et même en interrogeant le travail interne.

Les événements de l’été et l’entrée plus prégnante de cette question dans l’agenda politique national ou local nous engagent à passer la vitesse supérieure.

À cet égard, il me semble que TOUT doit être (re)pensé en utilisant les prismes suivants : limiter notre impact sur la planète, favoriser la biodiversité et “réencastrer l’humain dans la nature” comme le dit Dominique Méda (revue We Demain n°39)

Il ne s’agit pas seulement de renforcer nos actions voire d’en déployer de nouvelles pour informer, sensibiliser et induire de nouveaux comportements auprès des habitants de nos territoires. Il ne s’agit pas uniquement d’être plus vertueux en interne (mobilité, plastification des documents, conception des expositions, …).

Nous devons acquérir comme réflexe de penser chaque action ou activité de la bibliothèque avec ce prisme de sauvegarder la planète.

Journée départementale de la lecture publique consacrée aux bibliothèques vertes en Ille et Vilaine
Sophie Sorel-Giffo

Quelques exemples :
– Faut-il plastifier tout ou partie des documents ? Selon la taille de votre bibliothèque et le nombre des prêts peut-être pas du tout.
– Faut-il faire venir un comédien, un conteur ou un groupe de musique de l’autre bout de la France pour une ou deux représentations ? Pourquoi ne pas penser davantage “tournées” avec les bibliothèques voisines ?
– Créer une exposition en pensant à sa réutilisation et/ou son recyclage ?
– Les navettes transportants les documents sur un réseau, faut-il garder le même rythme ? Mettre en place une alternative en mobilité douce (vélo-cargo) quand c’est possible ?
– Faut-il n’acheter que des livres neufs ? Pourquoi pas acheter des livres d’occasion dans certains cas ?
– Tous les postes informatiques de la bibliothèque, en particulier ceux destinés au public, doivent-ils être allumés tout le temps ? Sont-ils encore tous utiles ?
– Faut-il encore donner ou vendre des tote bags et autres goodies ?
– Quel équilibre quantitatif et qualitatif pour notre communication papier et numérique ? Et pourquoi pas un petit message pédagogique dans nos affiches et flyers (imprimés au plus près des besoins) “venez à pied, à vélo ou en transports en commun” (quand toutes les options sont possibles et réalistes pour notre structure) ?

Avant d’obtenir d’importants travaux de rénovation si c’est nécessaire, il y a certainement des premières améliorations simples à mener sur nos bâtiments avec les services techniques pour limiter les pertes énergétiques et autres nuisances à l’environnement.

C’est une révolution copernicienne vitale. Avoir une vision systémique des évolutions à mener est incontournable et prendra du temps à se mettre en place, mais elle est indispensable.

À nous de nous en saisir au plus vite et de prouver que les bibliothèques peuvent être des acteurs de la transition écologique !


La bibliothèque 3ème lieu: propositions pour une démarche marketing

20 juillet 2015 à 14:44

couverture Mediathème Bibliotheques 3eme lieu

Le texte ci-dessous a été publié dans le médiathème « Bibliothèques troisième lieu » coordonné par Amandine Jacquet (ABF, 2015, isbn 978-2-900177-41-9) que je vous recommande chaudement d’acheter.


La bibliothèque troisième lieu est un concept qui permet de repenser les services et l’accueil du public en bibliothèque. Afin de compléter cette avancée, nous devons avoir une stratégie plus globale pour multiplier les occasions de faire connaître la bibliothèque et de fidéliser les usagers. Au fil des années, les bibliothèques n’ont cessé de se remettre en cause et d’évoluer, en proposant des animations, un accès Internet et des espaces numériques et de nouveaux supports, ou en sortant de leurs murs pour nouer des partenariats tout azimut. La montée en puissance de l’usage des écrans (télévision, ordinateurs, tablettes…) a induit une baisse globale du nombre de gros lecteurs et des inscrits en bibliothèque qui a beaucoup remis en cause ce travail de longue haleine. Les bibliothécaires n’ont pas tardé à trouver de nouvelles manières d’exercer leur rôle de médiateur culturel en prenant conscience que la fréquentation sans inscription était elle en hausse et que la plupart des internautes réclamaient des repères sur Internet. La hausse conjointe de l’individualisme, de la dématérialisation des contacts humains et du sentiment d’isolement provoque très probablement l’attente d’espaces permettant l’émergence de pratiques collectives et d’un sentiment d’appartenance. D’où le succès actuel de la notion de troisième lieu, qui rencontre les aspirations collectives d’une population et les aspirations des hommes politiques à la participation citoyenne active de la dite population. Succès donc de la bibliothèque comme lieu de vie pour ceux qui viennent sur place et de la médiation numérique, pour orienter les usagers dans le maelström des ressources numériques et du web. L’amalgame de ces différentes strates, les plus anciennes et les nouvelles, s’est fait de manière plus ou moins heureuse et il apparaît nécessaire de retrouver une vision et une stratégie plus globale. C’est le sens de la proposition de stratégie à 360 degrés que nous allons développer.

I. La bibliothèque comme carrefour de la vie culturelle

La collection n’est plus un artefact magique, si elle ne l’a jamais été, qui attire irrésistiblement le public vers la bibliothèque. La supposée ubiquité et disponibilité permanente des contenus culturels en ligne a dévalorisé la collection physique. Quand un usager ou un nouvel usager potentiel vient à la bibliothèque, il est important de l’accueillir dans les meilleures conditions et de lui proposer une expérience culturelle forte. La bibliothèque a tout intérêt à devenir un carrefour de la vie culturelle, c’est à dire un troisième lieu dont les activités s’articulent autour des contenus culturels que ce soit la culture vivante à travers les animations, la formation tout au long de la vie ou les pratiques culturelles plus traditionnelles. En effet l’enjeu est de donner de multiples raisons aux usagers de venir à la bibliothèques. C’est pourquoi toute notre énergie doit se tourner vers la mise en relation des usagers et des contenus culturels, que cela passe par un concert de musique qui donne envie de découvrir un genre musical, par un extrait de pièce de théâtre qui invite à voir l’intégralité dans la salle de spectacle toute proche, que ce soit un cours de langue qui permette d’élargir ses horizons ou un atelier d’écriture qui incite à lire des nouvelles. Dans l’esprit d’un lieu de culture vivante, il est de notre responsabilité de devenir un lieu de diffusion alternatif d’œuvres qui n’ont pu trouver d’espaces de diffusion pour des raisons strictement économiques comme les films documentaires tournés et montés mais jamais distribués. Nous devons bien sûr exercer, comme pour les acquisitions, un travail de défrichage, de recherche et de sélection dans ce domaine. Il ne s’agit pas de tout diffuser mais de choisir ce qui sera complémentaire et cohérent avec les collections existantes tout en acquérant ce qui a du sens par rapport aux enjeux de société du moment, et par rapport au territoire sur lequel est implanté la bibliothèque.

Certaines de ces mutations sont déjà largement entamées de manière diverses et variées selon la taille des équipements, les moyens humains et financiers disponibles. C’est pourquoi il me paraît maintenant nécessaire de penser à 360 degrés la stratégie d’une bibliothèque. L’enjeu est d’agir dans toutes les directions pour être encore plus présent et encore plus identifié afin d’attirer et de fidéliser davantage les usagers existants ou potentiels.

II. Eléments de réflexion pour une stratégie marketing à 360 degrés

Cette approche s’inspire de ce que nous pouvons observer dans les médias et les industries culturelles. Ainsi le groupe Radio France ne se contente plus d’être une radio mais il est devenu éditeur de livres et de magazines et même d’un prix littéraire(1). Radio France met en ligne les vidéos de certaines séquences de ces émissions, développe un site Internet de plus en plus riche et interactif sans compter la multiplication des évènements comme les émissions spéciales délocalisées ou la fête du livre de Radio France. C’est dans l’industrie musicale que la stratégie marketing à 360 degrés a été la plus utilisée face à la crise du disque compact : une même entité prend en charge l’enregistrement, la fabrication, la distribution du disque, la promotion, la réalisation des clips, l’organisation des tournées et la gestion des droits pour un artiste.

En matière de bibliothèques, cela pourrait se traduire de différentes manières en fonction de la taille et des moyens dont elles disposent. Le premier axe serait de diffuser en ligne systématiquement l’action culturelle et tous les évènements se déroulant à la bibliothèque sous forme d’enregistrements vidéos (2) et/ou audios (3). La mise à disposition des expositions sous forme d’expositions virtuelles enrichies pourrait aussi devenir un réflexe (4). L’action culturelle de fond ou évènementielle deviendrait ainsi une collection comme une autre de la bibliothèque. Ce qui impliquerait d’ailleurs de la référencer dans la recherche catalogue.

Pour une bibliothèque moyenne à grande ou dans le cadre d’un réseau, la publication d’un magazine à dimension culturelle qui s’articule autour des contenus et des activités de la bibliothèque représente un autre axe important. Il ne s’agit pas juste d’un programme d’animations mais bien d’un magazine qui prolonge et accompagne ce que fait la bibliothèque. Les bibliothèques de certaines grandes villes, comme Lyon ou Rouen (5), sont déjà dans cette démarche. Des articles ou des dossiers, s’appuyant sur des expositions ou des thématiques d’actualités, ouvrent des perspectives dans et hors de la bibliothèque à la manière de certains hebdomadaires d’actualité.

En effet, face au flux d’information, les usagers sont à la recherche de sélections pertinentes et validées dans différents domaines. Selon différents sondages fait notamment aux Etats-Unis, les bibliothécaires sont bien identifiés et bien placés dans ce domaine. Aux professionnels des bibliothèques françaises de s’emparer davantage de la mission de bibliothèque de référence pour publier des informations pouvant servir de références ou de repères via des magazines papier ou Internet (site officiel ou réseaux sociaux).
Si comme nous le suggérions ci-dessus la bibliothèque s’engage dans une démarche de lieu de diffusion alternatif et dans la mesure où les contenus diffusés ont été sélectionnés par les soins des bibliothécaires, la bibliothèque pourrait pousser un tout petit peu plus loin la démarche en devenant éditeur de ces contenus (6), en particulier éditeur numérique permettant de mettre à disposition et de diffuser ces contenus. Surfant sur l’aura de confiance dans la diffusion de contenus validés, c’est tout à fait logiquement qu’elles prolongeraient ce rôle grâce à leurs compétences d’acquéreuses et de médiatrices. Il y aurait en outre une complémentarité évidente entre la bibliothèque comme collection, magazine et éditeur : les collections recevant les contenus édités, le magazine renvoyant vers les collections et les contenus édités, le magazine et les contenus édités assurant la visibilité de la bibliothèque en-dehors de ces locaux (7).

La stratégie 360 degrés consiste à endosser les différents rôles autour des contenus : de la production à la diffusion en passant par la promotion voire la distribution. De l’acquisition à l’action culturelle en passant par le prêt, les bibliothèques sont déjà présentes dans la distribution, la diffusion et la promotion non marchandes même si elles doivent s’améliorer dans ce domaine comme nous l’avons indiqué ci-dessus. L’espace à conquérir est la partie production et édition des contenus. Les possibilités et les facilités du numérique nous ouvrent des perspectives dans ce domaine. Il s’agit soit de repérer et de labelliser un contenu existant soit de financer la création de contenu grâce aux résidences que certaines bibliothèques organisent déjà puis d’en devenir le distributeur numérique.

Enfin, les bibliothèques doivent encore faire des efforts pour communiquer et être connues non seulement pour leurs collections et leurs bâtiments mais aussi sur l’ensemble des services proposés. Chaque occasion doit être saisie pour se faire connaître, par exemple « Vous cherchez des idées originales pour faire du tricot, venez donc voir à la bibliothèque ! » (8), « Vous cherchez des idées de cadeaux culturels, venez donc chercher conseil auprès de votre bibliothécaire. » (9), « Vous voulez apprendre les bases d’un traitement de texte, la bibliothèque peut vous aider », ou encore l’aide aux révisions du baccalauréat comme certains bibliothèques commencent à le faire (10).

Cette démarche marketing peut aussi s’accompagner d’une présence hors les murs plus affirmée : avoir un panneau d’affichage, une vitrine, une borne interactive ou toute autre idée dans les théâtres (11), les maisons de la culture, les salles de sport, les centres sociaux, les maisons des jeunes, les centres commerciaux, etc… Dans le cadre des partenariats mis en place, nous pourrions faire insérer des articles dans les documents de communication de ces structures. Ces articles seraient bien sûr en lien avec les contenus ou les services que la bibliothèque peut proposer au public recevant ces documents. Par ailleurs, pour les bibliothèques hors les murs, il serait judicieux de cesser de bricoler et d’offrir un espace attractif et attrayant comme aux Etats-Unis avec l’Uni Project (12). En lieu et place des caisses plastiques et de quelques tapis de sol, la mise en place de bancs et d’étagères design permettrait non seulement d’attirer et de fidéliser les publics de passage mais aussi de donner une image plus juste et plus positive de la bibliothèque. Les documents sont plus visibles disposés sur des rayonnages et la solution Uni Project permet aussi des projections de DVD.

Au final, l’objectif pour les bibliothèques serait que leur fréquentation, sous toutes ses formes, devienne aussi addictive qu’une bonne série télévisée.

III. Fidéliser et conquérir différents publics

Les objectifs de cette stratégie à 360 degrés sont bien de fidéliser les publics existants et d’en conquérir de nouveaux. Pour ce faire, il est nécessaire de multiplier les occasions où la bibliothèque se rend visible en dehors de ses locaux et donc de multiplier les points de contact entre la bibliothèque et le public existant ou potentiel.

La plupart des propositions faites dans ce texte ne sont pas nouvelles en soi. Bien souvent ces actions ou ces services existent déjà. Il s’agit d’une part de mieux les coordonner et de mieux les mettre en synergie grâce à une vision globale, d’autre part d’oser les prolonger sur des terrains que les bibliothécaires s’interdisent à tort car ils ont la légitimité et les compétences pour le faire. Enfin, cette démarche marketing est nécessaire afin de valoriser ces actions et services qui restent trop souvent méconnus des publics et des décideurs.

Force est de constater que des acteurs privés, comme par exemple Amazon qui prête des livres numériques dans le cadre de son programme Premium, n’hésitent plus à venir occuper nos platebandes (13). Il semble naïf et illusoire de se croire à l’abri en se cantonnant à nos missions traditionnelles. Devenir un média et un petit éditeur sont des tactiques parmi d’autres pour assurer l’indépendance et l’avenir des bibliothèques dans un monde où les frontières risquent de devenir de plus en plus floues et poreuses, ou du moins invisibles pour le public. En tant que service public détaché de toute exigence de rentabilité, la bibliothèque pourra rester un lieu indépendant pour informer, publier et ouvrir des horizons culturels.

La bibliothèque troisième lieu permet de créer une relation plus forte et plus pérenne avec l’usager. Pour conforter cet acquis, la bibliothèque peut instaurer une interaction très régulière avec le public fidèle et élargir celui-ci, grâce à une approche marketing globale et plus offensive concernant l’ensemble de ses actions et de ses services. Agir à 360 degrés pour agir dans toutes les directions même les plus inattendues… Pour paraphraser le mantra du Seigneur des anneaux: « Une stratégie pour gouverner tous les lecteurs. Une stratégie pour les trouver. Une stratégie pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. »

 

1 Le kiosque Radio France : http://sites.radiofrance.fr/radiofrance/kiosque/ et le Prix du Livre Inter : http://www.franceinter.fr/evenement-prix-du-livre-inter-le-jury-et-la-selection

2 Voir les conférences enregristrées à Montpellier http://mediatheque.montpellier-agglo.com/EXPLOITATION/DEFAULT/conferences-en-ligne.aspx

3 L’enregistrement audio, le fameux podcast, se prête plus facilement à une écoute mobile et décalée. Il peut aussi être plus simple à mettre en œuvre techniquement et pour réaliser le montage.

4 Voir les expositions virtuelles de la BM de Limoges (http://www.bm-limoges.fr/expos_virtuelles.html) et Amandine Postec, Créer une exposition virtuelle en bibliotheque, enssib, 2013. (http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/62643-creer-une-exposition-virtuelle.pdf)

5 Topo pour Lyon (http://www.bm-lyon.fr/actualites/topo.htm) et Texto pour Rouen (http://bibliotheque.rouen.fr/repons/portal/bookmark?MainTab=CMSDoc&CMSDocTab=ShowChannelDoc&ShowDocChannel=grainsel/accueil&ShowDocXsl=&ShowChannelDocType=&GlobalTreeNode=DiscoverGrainDeSel&)

6 Concept que j’avais déjà exposé sur mon blog en 2010 : https://www.xaviergalaup.net/blog/2010/09/18/les-bibliotheques-comme-editeur-et-diffuseur-numerique-voire-plus/

7 Voir la synergie du magazine Books qui est aussi éditeur : http://www.books.fr/

8 Des ateliers de tricot co-construits avec les usagers ont été proposés, suite à la demande du public, à la Bibliothèque Louise Michel du réseau de la ville de Paris.

9 Des idées cadeaux par la bibliothèque départementale de la Manche http://biblio.manche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=1085:des-idees-cadeau-pour-noel&catid=37:selections&Itemid=103 ; relayé par une bibliothèque de son réseau http://mediathequepontorson.wordpress.com/2013/12/17/les-idees-cadeaux-de-la-bibliotheque-departementale-de-pret-de-la-manche/

10 La BPI a initié des ouvertures plus larges quelques semaines avant le baccalauréat, d’autres équipements s’en sont inspirés comme la bibliothèque centrale à Mulhouse.

11 Voir le texte de Amaël Dumoulin et Jean-Luc Duval

12 http://www.theuniproject.org/

13 Il y a aussi des petites bibliothèques dans certains hôtels ou dans certaines boutiques de luxe, voir même l’opération « satisfait ou remboursé 30 jours » y compris pour les achats de livres de la chaine Cultura (qu’est-ce qui empêche de lire un livre et de demander le remboursement ?)…

L’élu, le décideur et la bibliothécaire sont des femmes comme les autres

3 mai 2014 à 12:06

Les élections municipales sont derrière nous et les bureaux des intercommunalités ont été constitués. Force est de constater qu’il y a eu cette année beaucoup de renouvellement du coté des élus. Certains d’entre vous se retrouvent face à une nouvelle équipe ou à une équipe recomposée qui ne connaît pas forcément bien la bibliothèque et ses enjeux. Vous allez donc devoir faire oeuvre de pédagogie et apprivoiser les nouveaux édiles. Ils ne sont d’ailleurs eux-même pas toujours très à l’aise.

Je ne peux que vous recommander le numéro Bibliothèque(s) consacré aux relations entre Bibliothécaires et décideurs (décembre 2013, pdf du sommaire), à lire ou relire. Le texte ci-dessous a été publié dans ce numéro et fait une petite synthèse de son contenu.

L’élu, le décideur et la bibliothécaire sont des femmes comme les autres

Et si nous bibliothécaires quittions définitivement notre posture de Caliméro : élus, décideurs, publics,… personne ne m’aime et c’est trop injuste car je fais un métier génial et tellement important. Certes notre métier est mal connu et nous avons dû défendre, tel le chevalier blanc, la technicité de notre métier et la complexité à organiser ou gérer une bibliothèque. C’était probablement nécessaire à un moment donné pour « rendre visible l’invisible » comme le dit très bien Dominique Lahary. Mais aujourd’hui ce n’est plus tenable et nous voyons très bien que les lignes bougent en lisant les différents articles de ce dossier. Ainsi la décentralisation a permis aux collectivités locales de s’emparer des certaines compétences comme la Lecture Publique. La LRU engage plus qu’avant le directeur du SCD à expliquer et négocier son budget vis à vis de la présidence et de la direction générale de l’université. A Saint-Jean-De-Braye, une bibliothèque connaît un creux et doit reprendre son destin en main en prenant en compte les points de vue de l’élu et de la direction général. Dans les Yvelines, la création d’un réseau se fait sous l’impulsion des professionnels qui arrivent à convaincre petit à petit les élus. A Anzin, la mise en œuvre d’un projet de service demande à la médiathèque de faire preuve de pédagogie sur ses missions mais aussi de s’approprier la notion de transversalité dans son contexte.

A l’opposé des exemples presque trop beaux de ce dossier, vous avez certainement en tête des projets contrariés, retardés ou annulés. En même temps la bibliothèque n’est pas le centre de la politique de la collectivité ou de l’université dans laquelle vous travaillez. Les élus et les décideurs sont des femmes comme les autres, ils doivent jongler avec de nombreux paramètres dont la bibliothèque fait partie mais n’est pas forcément leur tasse de thé ou leur priorité du moment. De toute façon, aucune politique publique ne va de soi surtout en ces temps de crise financière où chaque euro est censé être utile. Regardons autour de nous en Europe où des villes n’ont pas hésité à réduire les services ou à fermer purement et simplement la bibliothèque.

Tout comme nous nous efforçons de plus en plus à entrer dans l’univers quotidien des citoyens grâce à des campagnes de communication, à l’action culturelle, à notre participation aux projets éducatifs de nos collectivités, à notre présence en ligne, il est urgent et vital d’entrer davantage dans l’univers des décideurs et des élus. L’enjeu est non seulement de se rendre intelligible pour eux mais aussi de prendre notre part et de s’intégrer à l’ensemble des enjeux ou des politiques qu’ils portent. Nous ne pouvons pas d’un coté nous plaindre que la bibliothèque est marginalisée et de l’autre rester bien isolé dans notre tour d’ivoire.

Ne faisons pas d’angélisme, il y a des élus qui se moquent de la lecture publique et des décideurs qui ne verront que les charges représentées par les équipements culturels. Dans tous les cas, il conviendra de toujours remettre sur le métier nos arguments sur le rôle de la bibliothèque au-delà du champs culturel, sa participation à l’éducation de tous et à la cohésion sociale.

Ma vie avec les décideurs et les élus : mode d’emploi

Il y a un premier paradoxe à prendre en compte dans notre vie avec les décideurs. Comme le dit si bien N. Larderet, nous devons nous garder d’un excès de personnalisation : ma bibliothèque, mon équipe, mes lecteurs, mon DG, mes élus,… Cependant comme la très grande majorité des activités humaines, ce qui compte, ce qui donne la motivation, ce qui permet d’influer ou de faire fonctionner les structures, ce sont les relations humaines. Et c’est bien la qualité de la relation humaine qui permettra, peu ou prou, la prise en compte de la bibliothèque. Même si le coup de foudre est possible ou si les atomes crochus sont évidents, cette relation humaine avec les décideurs se travaille au jour le jour dans l’implication que le bibliothécaire aura vis à vis des autres membres du trio.

Les écueils sont nombreux : une proximité trop forte avec l’élu à la Culture qui se prend pour le Directeur des Affaires Culturelles (DAC), un élu plein de préjugés et inaccessible, un DAC ou un Directeur Général autoritaire qui fait barrage à toutes vos demandes,… Et surtout un espace-temps très différent, comme le fait remarquer Dominique Lahary, notamment le calendrier électoral pas toujours en phase avec les projets que nous portons au nom des bienfaits de la lecture publique… Les deux ont certainement raison mais c’est à nous de saisir les occasions pour entrer dans l’espace temps de l’élu ou du décideur sans s’interdire bien sûr de faire infléchir ou de mettre son grain de sel à la commande politique.

L’arrivée du numérique ou la bibliothèque 3ème lieu font partie de nos préoccupations pour l’avenir des bibliothèques dont nous avons la charge. Partageons-nous ces inquiétudes avec les élus et les décideurs pour montrer non seulement que les bibliothèques bougent mais aussi pour, dans la relation, construire avec eux des solutions ? Plutôt que l’illusoire sécurité d’une tour d’ivoire, rendons des comptes et échangeons nos points de vue pour se comprendre et trouver le chemin à parcourir vers l’avenir de la bibliothèque en fonction des enjeux de chacun.

Dans la mesure où les frontières entre les rôles de chacun sont très poreuses, le fonctionnaire expert propose et l’élu décide, il convient d’être agile et souple dans cet environnement tout en ayant toujours conscience de cette situation d’équilibriste et en restant vigilant sur la phase de prise de décision qui revient forcément aux décideurs.

Potion anti-Caliméro (peut être consommée sans modération):

  • quitter sa tour d’ivoire et sa carapace de spécialiste de la bibliothéconomie

  • tisser des relations de confiance avec les décideurs en évaluant son activité, en rendant compte et en jouant son rôle d’expert force de proposition dans son domaine

  • être attentif aux enjeux de sa collectivité pour s’y inscrire et participer à chaque fois que c’est possible à ses autres politiques. Et quand l’occasion de présente, être soi-même tête de file d’une politique transversale comme à la BU d’Angers autour des archives ouvertes ou d’un pôle audiovisuel.

  • se rendre visible et utile aux autres services de la collectivité.

La bibliothèque n’appartient pas aux bibliothécaires ni aux décideurs mais bien à la collectivité dans laquelle elle s’inscrit. Le beau modèle bibliothéconomique de la bibliothèque encyclopédique s’adressant à un public virtuel n’a plus de sens. Plus que jamais la bibliothèque devra être une savante alchimie issue du contexte et du dialogue entre élus, décideurs, bibliothécaires et usagers.

Pour un engagement politique des bibliothèques

4 juin 2012 à 18:49

(contribution au Congrès ABF 2012: La Bibliothèque, une affaire publique)

Panneau Danger
photo Joelk75 http://www.flickr.com/photos/75001512@N00/

Les résultats du premier tour des élections présidentielles 2012 confirment un enracinement et une diffusion géographique du vote d’extrême droite. Il ne faut pas se voiler la face en prétextant un vote protestataire, j’ai la conviction que nous sommes dans un vote d’adhésion aux discours simplistes et démagogiques.

Les médias, en particulier la télévision, survolent et schématisent beaucoup de sujets de sociétés importants. Les faits divers s’enchaînent pour maintenir ce sentiment d’insécurité si subjectif et si difficile à contrer avec des arguments rationnels sur la baisse mathématique des crimes et des délits violents… Les difficultés et les peurs (emploi, déclassement,…) liées à la crise économique font chercher des boucs émissaires et facilitent l’adhésion à des solutions caricaturales…

Il me semble urgent et vital que les bibliothèques deviennent un lieu de parole et de débat. Il s’agit de mettre en perspective un sujet politique, d’apporter avec pédagogie une profondeur de réflexion face au temps court des médias et surtout de favoriser l’expression des idées de chacun même si cela ne sera jamais simple à gérer.

[auto-promo] Je voudrais à ce sujet témoigner de la réussite d’une animation de la Médiathèque Départementale du Haut-Rhin organisée depuis 3 ans. Nous avons successivement abordé la biodiversité, l’énergie et le sexe. Dès la première édition l’écho a été important auprès du public tant au niveau de la fréquentation que des retours qualitatifs (satisfaction sur les informations et sur l’espace de débat,…). La dernière édition sur le sexe a pulvérisé tout nos records et l’écho dans la presse locale est positif et inattendu… voir le bilan ici. Nous constatons aussi une fidélité qui s’installe d’édition en édition et quelques personnes assistent à plusieurs soirées d’une même édition. “On vient à différentes soirées car on sait que cela sera bien”… [/auto-promo]

Il nous faut bien sûr d’abord convaincre les directeurs généraux et les élus d’aborder certaines questions. Il pourrait refuser par crainte de choquer des électeurs potentiels. A nous d’être persuasif, convaincant et persévérant. L’idéal serait de les associer au contenu et à la manifestation elle-même…

Ensuite l’enjeu est de dépasser le public habituel des bibliothèques, les CSP+, afin de semer une graine permettant de faire germer des doutes face au populisme. Même si tous les publics visés ne se déplacent pas, un titre provocateur ou donnant un point de vue comme “Trop d’étrangers en France: vérité ou foutaise?” et des comptes-rendus bien fait dans la presse locale pourrait être une bonne stratégie. Pourquoi pas une synthèse de livres parus sur l’insécurité dans le journal de notre collectivité? Il y a certainement d’autres idées à partager dans ce domaine. Là où l’exercice sera difficile, c’est d’avoir un point de vue afin d’ouvrir le débat mais de ne pas pouvoir être trop facilement taxé d’une approche partisane…

Mais il me semble bien qu’il n’y ait pas d’alternatives si nous voulons pouvoir nous regarder dans une glace dans 5 ans. Alors prenons des risques, ne nous contentons plus de consensuelles soirées littéraires, contées ou d’ateliers scientifiques mais prenons à bras le corps des sujets de société et osons le débat car je suis persuadé que les citoyens sont demandeurs. Apportons notre pierre à l’édifice permettant d’instiller au moins le doute voire plus auprès de ceux qui sont séduits par les idées d’extrême droite. Nous défendrons ainsi les valeurs de la république, celles des services publics en somme…

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