Voilà, rentrée 2024. Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour voir un éditeur majeur avoir recours à l'intelligence artificielle pour générer la couverture d'un livre. Si le phénomène se développe rapidement depuis longtemps dans l'auto-publication et les essais de manière plus discrète, il paraissait théoriquement difficile qu'un éditeur comme Albin Michel verse dans le procédé, qui plus est pour un roman et un auteur qui figure dans ses best-sellers.
La couverture du dernier livre de Bernard Werber "La Valse des âmes", avec un copyright Shutterstock, a bien été créé par une IA, le doute n'est pas permis. Pas trop de publicité, vous pensez bien. J'ai retrouvé le fil de conversation sur son Facebook en juin dernier où l'auteur présentait la couverture. Dans les commentaires, plusieurs personnes le remarquaient et demandaient des explications, sans réponse. Un autre auteur Patrick Bauwen, s'étonnait lui-même que la maison d'édition utilise ce procédé. Alors? Décision de Bernard Werber? De son éditeur? Par la même occasion, nous ne pouvons que nous demander si l'élaboration du texte a lui-même été réalisé avec une intelligence artificielle; le doute est permis quand on écoute l'auteur sur FranceCulture en début d'année. Il serait intéressant de passer le texte dans un outil comme Lucide.ai par exemple. Si vous voulez creuser le sujet, dites-moi.
Pour la conception de cette couverture, c'est désolant pour les illustrateurs qui ont tant servi la maison d'édition dans ses succès dans le domaine de la SF, du polar, du thriller; pour le marché de l'édition en général - surtout pour un auteur et un livre qui génère des centaines de milliers d'euros-, pour la confiance des lecteurs enfin. Que nous vend-on exactement? Le 28 novembre prochain, le thème de la conférence SNE sera justement "Intelligence artificielle et métiers du livre : où en sommes-nous ?". Plusieurs responsables de chez Albin Michel seront présents, pourront-ils donner des explications sur le sujet?
En fin d'année dernière, je faisais mes premiers pas à la fois sur Bluesky et Mastodon. L'objectif, trouver une alternative crédible à X-Twitter. Au printemps dernier, je dois dire que je me suis un peu lassé. Je ne voyais pas d'issue sérieuse, la mayonnaise ne semblait pas prendre. Reconstruire une communauté, à la fois en amont pour une veille efficace et en aval pour rebondir, enrichir. Démission sans doute, comme certains se résignent à Amazon, à Facebook/Instagram, j'en connais beaucoup malheureusement. Les soi-disants "acteurs de la résistance" en interne me font bien sourire, petits actes de vanité et de lâcheté...
Peut-on durablement se résigner ainsi, alors que la situation empire de semaine en semaine? En cette fin d'année, il me semble que nous atteignons un point de non-retour. Bien se dire que rien ne changera désormais. Twitter est définitivement enterré (comme tant de sites que nous avons connu sur le web), il faut faire son deuil, passer à autre chose. Après quelques jours de réflexion, je décide désormais de concentrer mes efforts sur Bluesky. C'est ce qui se passe au Québec en ce moment qui m'a motivé dans ce choix, c'est souvent là-bas que les choses se déroulent, un peu en avance pour nous francophones.
Si vous avez une longueur d'avance pour construire une veille sur nos thèmes favoris, je suis preneur.
Au plaisir de vous lire et d'échanger!
PS: Adieu donc, sans regret, je n'ai même pas le sentiment de quitter Twitter. Le compte X sera désactivé fin novembre pour une clôture définitive fin décembre, plus d'activité d'ici là. 4.000 abonnés à ce jour, plus de 23.000 posts, l'aventure aura été belle depuis juin 2008 mais il faut se décider. Si nous ne voulons pas être pris en otage, il faut savoir se libérer, continuer l'aventure ailleurs...
PS2: [lundi 18 novembre 2024] J'ai désactivé avant fin novembre, à quoi bon rester jusque-là. J'ajoute qu'il n'est pas question pour moi d'y retourner. Clap de fin, 2008-2024...
Prix Goncourt cette année pour le roman "Houris" de Kamel Daoud chez Gallimard. Une résonance particulièrement importante pour un livre interdit en Algérie. Il y est en effet illégal de vendre des ouvrages portant sur la période de la guerre civile de 1992-2002. Antoine Gallimard s'exprimait hier sur cette situation : « C’est malheureux. Et c’est malheureux aussi, d’ailleurs, puisque l’Algérie nous a empêchés d’être présents à la Foire du livre », a-t-il commenté, interrogé par l’AFP. « Mais je pense qu’en Algérie ils sont assez forts pour trouver un moyen de le lire autrement », a ajouté le patron du groupe Madrigall, en référence aux éditions pirates qui circulent. (via LeTemps). Kamel Daoud avait déploré l’interdiction de son livre en Algérie devant le public du festival littéraire Les correspondances de Manosque, fin septembre. Mais, relevait-il, « mon livre est lu en Algérie parce qu’il est piraté. Il n’est pas édité, malheureusement. Mais il est critiqué, il est commenté. Et, c’est un travers de notre époque, il l’est même par des gens qui ne l’ont pas lu » (via LeMonde).
Ce dont on parle moins ce sont les règles de territorialité qui empêchent de télécharger légalement le format numérique hors du territoire français. Une situation sous le radar, mais auxquels sont confrontés beaucoup d'entre vous je pense. Là-dessus Antoine Gallimard ne dit rien; j'aurais préféré qu'il ouvre exceptionnellement pour ce livre les règles de territorialité, permettant ainsi le téléchargement légal et contrer en partie la censure algérienne. Cela aurait été un acte fort.
Comme quoi on peut tempêter depuis des années à l'encontre de la diffusion illégale sur les réseaux (sans aucune conséquence pour le marché du livre) et lui trouver quelques vertus quand il s'agit d'une interdiction sur certains territoires. "Lire autrement" en effet, pas seulement en version Pléiade, c'est le cas de centaines de milliers de lecteurs qui ne peuvent tout simplement pas accéder aux livres imprimés, interdits ou pas dans leurs pays. Un éclairage qui donne une certaine résonance pour les francophones dans le monde entier.
PS: Pour information, voici les pays "ouverts" pour le téléchargement légal du format numérique, autorisés par les Editions Gallimard, pour le livre de Kamel Daoud; aucune trace de l'Algérie (troisième pays francophone dans le monde) ni d'autres pays arabes:
L'achat de l'article présent dans ce panier n'est possible qu'au moyen d'une carte bancaire de l'un des pays suivants:
Effervescence hier avec l'annonce de nouveaux Kindle d'Amazon, mais surtout une première liseuse couleur. Le Kindle Colorsoft, un modèle 7 pouces. C'est en effet la première fois qu'Amazon lance une liseuse couleur, signe de la maturité désormais de l'affichage couleur. Longtemps le suspens aura été maintenu sur la technologie embarquée, à savoir Kaleido 3 ou Gallery chez eInk. Finalement c'est bien un modèle en Kaleido 3 que propose Amazon, comme il en existe déjà beaucoup chez d'autres marques.
Un moment j'ai eu peur qu'Amazon mette une option de presque an sur la technologie Gallery comme ils l'avaient déjà fait par le passé, je m'en rappelle. Amazon aura opté sagement sur une technologie d'affichage désormais éprouvée chez les fabricants. Le risque industriel aurait été trop grand sur Gallery à l'échelle de la production des Kindle. Une bonne nouvelle pour le marché en général.
On remarquera qu'il n'y a absolument aucune mention de l'eInk Kaleido dans les caractéristiques techniques de la liseuse. "Écran Amazon couleur 7” avec éclairage avant intégré ; 300 ppp (noir et blanc), 150 ppp (couleur) ; technologie d'affichage de polices optimisée ; 16 niveaux de gris". Mention "Colorsoft" qui est purement marketing. Le Kindle Colorsoft sera disponible fin octobre en France au prix de 299,99€. Dingue, disproportionné par rapport à la concurrence, le meilleur est ailleurs...
Nouvelle application de lecture de livre numérique proposée par Numilog et ePagine cet été. Vous pourrez la retrouver sur le PlayStore de Google.
Elle est compatible avec la DRM LCP, développée par EDRLab, permettant un accès simplifié aux contenus numériques par rapport à la DRM d'Adobe.
Vous pourrez la tester. Personnellement, j'ai téléchargé quelques livres. J'observe un manque de fluidité dans le défilement des pages. Plus embêtant, régulièrement au lieu du changement de page, c'est le menu qui s'ouvre. J'en déduis que c'est le frottement du bord de page qui est en cause, manip qui est difficile à complètement bannir à l'usage. J'ai observé aussi des problèmes d'affichage dans la justification de certains livres numériques. Bref, pas de quoi me faire changer mes deux applications favorites, à savoir Pocketbook Reader et ReadEra. À vous de juger...
Avec l'arrivée des premières liseuses couleur grand public cette année, on peut s'interroger sur l'avenir de ce nouveau marché. Avant de vous donner mon sentiment avec quelques billets dans les semaines à venir, autant dégrossir rapidement.
Intelligence artificielle oblige, j'ai demandé l'avis de Gemini sur le sujet:
Le marché des liseuses couleur est un secteur en pleine évolution, avec des perspectives intéressantes et des défis à relever. Voici mon analyse :
Les atouts des liseuses couleur:
Expérience de lecture enrichie: Les couleurs permettent d'apprécier davantage les illustrations, les graphiques et les couvertures de livres, offrant une expérience de lecture plus immersive.
Polyvalence: Les liseuses couleur peuvent également être utilisées pour consulter des documents PDF avec des images en couleur, des bandes dessinées ou des magazines.
Attractivité pour un public plus large: Les liseuses couleur peuvent séduire un public plus jeune ou des personnes qui apprécient les supports visuels.
Les défis à relever:
Prix: Les liseuses couleur sont généralement plus chères que les modèles noir et blanc, ce qui peut limiter leur accessibilité.
Autonomie: Les écrans couleur consomment plus d'énergie, ce qui peut réduire l'autonomie de la liseuse.
Qualité des écrans: La qualité des écrans couleur des liseuses est encore en amélioration. Certains modèles peuvent souffrir d'un rendu des couleurs moins fidèle ou d'un temps de rafraîchissement plus lent.
Catalogue limité: Le catalogue de livres numériques disponibles en couleur est encore limité par rapport aux livres noir et blanc.
Les perspectives d'avenir:
Croissance progressive: Le marché des liseuses couleur devrait continuer à se développer, à mesure que les prix baissent et que la qualité des écrans s'améliore.
Niche pour les passionnés: Les liseuses couleur devraient se positionner comme des produits haut de gamme, destinés à un public de passionnés de lecture qui recherche une expérience de lecture optimale.
Intégration de nouvelles fonctionnalités: Les fabricants pourraient proposer des fonctionnalités supplémentaires, comme la prise en charge de formats audio ou la possibilité de prendre des notes manuscrites.
En conclusion, le marché des liseuses couleur offre de belles perspectives, mais il reste encore du chemin à parcourir avant de devenir aussi populaire que les modèles noir et blanc. Les fabricants devront continuer à améliorer la qualité de leurs produits et à proposer des prix plus attractifs pour séduire un public plus large.
Un bon début je dois dire, je reviendrais sur les différents points, ce sera bien moi, promis...
À découvrir sur Remue.net, l'autrice Jane Sautière qui entreprend le désherbage de sa propre bibliothèque. "Un peu envahissant par rapport à l'espace qu'on a". Montre bien les interrogations, les dilemmes de chacun quand il s'agit de se séparer de ses livres. Trouver de plus ou moins bonnes raisons pour les garder, se débarrasser des poches, racheter des pléiades, etc.
Frappé quand même que le format numérique ne soit pas une alternative. C'est mon cas, je me suis séparé de centaines de livres imprimés (peut-être même plusieurs milliers) depuis quelques années, enfouis, jaunis, pas ouverts depuis des années. Entre les déménagements, le manque de place. À quoi bon? Ils restent tous disponibles en quelques clics au format numérique, je sais bien que je les garde au doigt et à l'œil, si l'envie de les relire se fait sentir. Ce fût déjà le cas pour un grand nombre d'entre eux, Proust, Kafka, Cervantès, Melville pour ne parler que de classiques...
Une réelle chance que nous avons aujourd'hui par rapport aux lecteurs qui nous ont précédé, tant la réelle difficulté de se les procurer à nouveau était autrefois très concrète, latente. C'est pour une grande partie fini aujourd'hui, nos bibliothèques changent, nous pouvons désencombrer nos étagères, nos mémoires.
Il ne s'agit pas bien sûr de se séparer de tout mais ne garder que l'essentiel, se poser justement la question de ce qui est essentiel. Je me fais la réflexion que c'est aujourd'hui ma bibliothèque numérique qui est devenu très importante. Très intéressé d'avoir vos propres commentaires sur le sujet. Vous en êtes où avec vos bibliothèques?
La couleur toujours en cette rentrée. En effet, Vivlio nous propose deux nouvelles liseuses couleur qui viennent compléter sa gamme. Elles disposent chacune de la technologie d'écran couleur Kaleido 3, la dernière chez eInk. L'une au format traditionnel en 6 pouces, l'autre au format 7.8 pouces de l'InkPad déjà familier de la marque.
Par rapport aux modèles noir et blanc, il vous en coutera pour passer à la couleur 40€ de plus sur la première (soit 30%), 50€ de plus sur la deuxième (soit 20%). À vous de juger si vos lectures le méritent. Bien difficile d'apprécier la conversion des lecteurs qui lisent en très grande majorité des livres de littérature générale sans guère de contenus en couleur. La seule couverture sera-t-elle un argument suffisant? Ravi d'avoir vos commentaires sur la question, n'hésitez pas.
Vous retrouverez ces deux liseuses sur le site Vivlio. Elles seront disponibles dans le courant du mois dans les enseignes habituelles, Cultura, Boulanger, etc.
Les caractéristiques sont les suivantes :
Light HD Color :
Ecran couleur E Ink Kaleido™ 3 de 6 pouces Poids : 182 grammes Compatibilité formats : PDF, EPUB (y compris les fichiers protégés par DRM, Adobe, ou par CARE), Epub fixed layout, CBR, CBZ, FB2, FB2.ZIP, TXT, DJVU, HTM, HTML, DOC, DOCX, RTF, CHM, TCR, PRC (MOBI). Audio : MP3, M4B. Images : JPEG, BMP, PNG, TIFF Dictionnaires de définition et de traduction Port de recharge USB-C universel Waterproof IPX8 Compatible livre audio Prix : 179,99€
InkPad Color 3 :
Ecran couleur E Ink Kaleido™ 3 de 7.8 pouces Poids : 280 grammes Compatibilité formats : PDF, EPUB (y compris les fichiers protégés par DRM, Adobe, ou par CARE), Epub fixed layout, CBR, CBZ, FB2, FB2.ZIP, TXT, DJVU, HTM, HTML, DOC, DOCX, RTF, CHM, TCR, PRC (MOBI). Audio : MP3, M4B. Images : JPEG, BMP, PNG, TIFF Dictionnaires de définition et de traduction Port de recharge USB-C universel Waterproof IPX8 Compatible livre audio Prix : 309,99€
La couleur envahit désormais les grands écrans. Si elle se généralise peu à peu sur les écrans de nos liseuses eInk, c'est d'abord sur les écrans plus grands qu'elle représente un véritable sens, liés bien sûr à des contenus qui en tirent le meilleur parti. J'ai testé pendant l'été la Onyx Boox Note Air 3 avec son écran 10,3 pouces (revoir mon test).
Le fabricant de blocs-notes bien connu reMarkable propose désormais son Paper Pro avec un écran de 11,8 pouces, voir ici. Des prix encore élevés, des modèles encore réservés pour des usages professionnels mais la couleur deviendra dans les années à venir un passage obligé, tant bon nombre de documents appellent la couleur depuis des années il faut bien le dire.
Retour à R.J. Ellory cet été avec son dernier livre "Au nord de la frontière". J'ai lu beaucoup de polars, de thrillers au fil des années durant les périodes de vacances, certainement une bonne vingtaine par an. Une sorte de rituel que j'ai initié adolescent avec Agatha Christie, Conan Doyle, poursuivant avec un oncle amateur de série noire. Et puis la lecture s'est tarie, je me suis lassé sans doute comme beaucoup. Un appauvrissement chez beaucoup d'auteurs, de plus en plus de clichés, de redites. De moins en moins de bonnes surprises et quand elles se présentaient, les titres ultérieurs se révélant décevants. Sans doute aussi avec la proximité avec les séries, succédanés dont je n'ai aucune espère d'intérêt, pas de télévision chez moi depuis vingt ans.
Finalement j'ai gardé R.J. Ellory. Je l'ai découvert il y a une quinzaine d'années déjà, passion sans cesse renouvelée. Au début je commençais à le lire au format imprimé, collectionnant les bouquins. Depuis quelques années, je suis passé aux versions numériques, j'ai donné les livres que j'avais, le papier vieillissait mal pour certains, à quoi bon garder les étagères.
J'avais un peu moins aimé "Le Carnaval des ombres", mais je crois que c'est bien le seul. Réussite encore que son dernier livre. Je ne vais pas vous en faire une critique, elles sont excellentes toujours du côté de Babelio, Bepolar, Polars pourpres, Ivresse du noir, Gruznamur, etc. Allez voir, vous passerez un très bon moment cet été avec R.J. Ellory.
Décès la semaine dernière de Guy Jouvet, un traducteur "minutieux" (le terme est donné dans LeMonde) qui avait proposé en 2004 aux Editions Tristram une remarquable traduction du Tristram Shandy de Laurence Sterne. Monstre littéraire que ce livre publié en 1760, un classique anglo-saxon qui résonne à l'égal de ceux de Rabelais, Cervantès et d'autres. Jusque-là, les traductions étaient anciennes, datées et plus ou moins médiocres; ce fut une véritable résurrection au début des années 2000 que cette traduction en français qui redonnait vie chez nous à cet immense livre. Évidemment dans les années suivantes, les éditeurs de poche traditionnels voyant la manne, Folio, Garnier-Flammarion, se sont empressés de relancer le dépoussiérage, le toilettage des anciennes traductions. Sans y arriver bien sûr au mollet, tout juste au dessus de la cheville.
Chez Tristram, ce pavé de 950 pages, bien couteux à maintenir en grand format au catalogue, il a été décidé quelques années plus tard d'en proposer une version poche. Ce rouleau compresseur du poche, l'invisibilité pour les petits éditeurs dans ce format, l'aventure a tourné court comme tant d'autres. Voilà, la traduction du Tristram Shandy de Guy Jouvet est indisponible depuis des années. Les traductions des autres livres de Laurence Sterne par Guy Jouvet sont heureusement encore disponibles chez l'éditeur, pas encore épuisés. Pour le Tristram Shandy, vous le trouverez par chance dans les bibliothèques, au mieux sur le marché de l'occasion à prix fort. Le format numérique? L'éditeur n'a malheureusement jamais daigné proposer quoi que ce soit dans son catalogue à ce format. Vous trouverez heureusement sur les réseaux une version en page qui respecte la mise en page, indispensable pour ce livre. Bien pratique pour "l'emporter sous son bras à la campagne", comme l'écrit Sterne dans sa dédicace en début de livre. En attendant une nouvelle édition imprimée, j'espère.
Alors, quel destin pour cette traduction de Guy Jouvet maintenant qu'il est décédé et qui n'aura jamais les honneurs des poches "labellisés" et autres éditions de "prestige"? Cela fait étrangement écho à toutes ces excellentes traductions qui tombent désormais dans les limbes, privées elles-aussi de formats numériques, je pense notamment à celles d'Alexandre Vialatte et de Marthe Robert pour Kafka. Sterne, Kafka, tant d'auteurs classiques qui devraient être dans nos biens communs.
Mise à jour des polices de caractères que j'ajoute systématiquement à mes différentes liseuses. Ma dernière sélection datait de 2018, j'ai choisi de l'étendre. En effet, depuis les débuts des liseuses, aucun fabricant ne se penche véritablement sur la question de proposer des polices qui privilégient le confort de lecture. Beaucoup sont d'ailleurs libres de droits et ne demanderaient pas un grand effort. Des choix de typo sont proposés sans doute, mais tant de polices qui ne servent strictement à rien, pire certaines ne feront que décourager certains à lire, un comble. D'un autre côté les polices proposées chez les éditeurs dans les ePubs sont toujours les mêmes, bien souvent décevantes elles-aussi.
C'est très curieux d'ailleurs de ne pas donner la main en interne à des spécialistes et amoureux de la typographie. Au contraire des collections de poche notamment, qui se penchent sur la question depuis des décennies. Elles confiaient ces choix jadis à des graphistes comme Massin, Faucheux et d'autres. Les stratégies sont identiques bien évidemment. Pour vous, gros lecteurs (lectrices) qui lisez aussi bien au format imprimé que numérique, il est important de disposer d'un choix large et cohérent. Le numérique permet évidemment ce choix. C'est du côté des polices Serif (avec empâtement) qu'il faut chercher, vous verrez en bas de mon article une vidéo qui l'explique parfaitement.
J'ai choisi 40 polices, d'abord à partir de l'excellent site Poliseuse, en retenant celles qu'il a noté avec 4 et 5 étoiles. J'ai ajouté d'autres polices qui me paraissent indispensables aussi, une bonne dizaine en plus, de manière subjective bien sûr. Vous trouverez forcément votre bonheur.
Voici cette liste par ordre alphabétique:
A Garamond Pro/ Premier Pro
Alegreya
Aleo
Andada
Apple Garamond
Athelas
Averia
Bergamo
Bitter
Bookerly
Caecilia
Caladea
Charis Sil
Eb Garamond
Faustina
Gelasio
Georgia
Heuristica
Junicode
Liberation Serif
Libertinus Serif
Libra Serif Modern
Ligua Franca
Linux Libertine
Literata
Lora
Manuale
Merriwather
Noticia Text
Noto Serif
Plantin
PT Serif
Text Gyre Bonum
Text Gyre Pagella
Text Gyre Scholla
Times New Roman
Tinos
Tribun Adf Std
Veleka
Volkorn
Merci pour vos retours. Si vous en voyez d'autres, n'hésitez pas à me le signaler. Je mets à votre disposition sur demande en commentaire, ces polices que vous pourrez ajouter facilement à vos différentes liseuses. Revoir mes conseils à ce sujet avec mon tag typographie.
276 fichiers au total pour un poids de 79,7 Mo, c'est pas grand chose, sans doute le meilleur ratio poids/ efficience sur vos appareils. J'espère exciter votre curiosité et améliorer modestement votre confort de lecture. Un bon livre c'est bien, mais un bon livre typographiquement bien mis en valeur, c'est encore mieux.
Bonnes lectures cet été!
PS: Joint une petite vidéo que j'ai repéré, qui montre bien que les polices Serif sont indispensables pour la lecture.
Un été déconnecté. Beaucoup de lectures dans les deux mois qui viennent, Camus, Kafka, mais aussi des essais mis de côté depuis quelques mois : La Vallée du silicium d'Alan Damasio, L'Eloge du bug de Marcello Vitali-Rosati, Vive les communs numériques de Serge Abiteboul/ François Bancilhon. Paradoxalement, bien qu'un outil numérique, ma liseuse est un parfait outil de déconnexion. On ne saurait trop signaler cet aspect important dans nos usages numériques. À l'égal d'un livre imprimé, non seulement elle favorise la lecture longue et immersive mais elle nous tient éloigné des sollicitations constantes du web et des réseaux sociaux, des "trop plein" que nous connaissons tous au quotidien. Peut-être l'occasion aussi de lâcher le smartphone, réfléchissez-y...
Depuis quelques mois, comme d'habitude, j'ai aidé plusieurs lecteurs autour de moi à se constituer une petite bibliothèque portative qui vont les suivre, pour les uns en bateau, pour les autres dans des endroits géographiques reculés, voire très reculés de toute connexion et de réseau quelconque. Tout à leurs lectures... C'est le vœu que je vous fais à tous et toutes. N'hésitez-pas à me laisser vos commentaires sur vos pratiques. Bel été, belles lectures à vous!
Si vous suivez mes nombreux tests de liseuses, il y a désormais un segment qui vient mordre sur les modèles grands-formats que l'on voit fleurir depuis quelques années, celui des blocs-notes numériques. Dans ce segment, j'avais eu l'occasion de vous faire découvrir la Kobo Ellipsa il y a un peu moins de deux ans (revoir ici), puis la Bookeen Notea l'année dernière (revoir ici). Bien plus que de simples liseuses dédiées à la lecture numérique, ces modèles proposent une véritable expérience de lecture, d'annotations, d'écriture, de prise de notes, de dessins, de croquis, de formulaires, etc. Avec l'environnement Android en plus, l'ouverture est sur tout le champ de la navigation web et des applications, jeux, vidéo, cloud, etc.
Si les acteurs des liseuses présents en France ont investis ce segment premium, cela va au-delà avec des modèles désormais qui incorporent l'encre électronique couleur sur une base de tablette Android très complète. L'eInk grand format, l'environnement Android et la couleur en plus? Possible? Aujourd'hui je vous propose de découvrir avec moi l'Onyx Boox Note Air 3 C, une nouvelle tablette blocs-notes qui est sortie il y a maintenant plusieurs mois à l'international et qui fait l'objet d'une récente diffusion depuis le début de l'été en France. Onyx est une marque chinoise bien connue à l'international, solidement établie depuis de nombreuses années dans le domaine des liseuses eInk. Elles tournaient déjà dans l'environnement Android, le pas vers la couleur a été tout naturel.
L'Onyx Boox Note Air 3 C est vendu dans un coffret contenant la tablette/liseuse et le stylet. Un prix de 549,99€ au minimum sur les plateformes bien connues. Attention, la couverture n'est pas incluse (rajouter une cinquantaine d'euros en plus), hormis si vous la commandez directement sur le site du constructeur Onyx qui dispose d'une plateforme logistique en Allemagne, au prix de 499,99$, vous gagnerez la couverture.
Avec ce niveau de prix, au niveau de tablettes Android premium ou même d'ordinateurs portables d'entrée de gamme, ces modèles de blocs-notes numériques en papier électronique EInk sont bien sûr destinés pour une clientèle avec une utilisation professionnelle ou semi-professionnelle. Des prix élevés donc, mais justifiés semble-t-il par le format, le stylet, désormais la couleur et l'expérience globale dans son ensemble.
C'est parti pour un test complet de cet Onyx Boox Note Air 3 :
Prise en main: un packaging très réussi, un beau coffret réalisé avec beaucoup de soin, on appréciera vraiment pour un cadeau par exemple; à l'intérieur la tablette/bloc-notes, le stylet, le traditionnel câble usb pour recharger, standard désormais classique avec un mode d'emploi. Cinq mines supplémentaires pour le stylet sont fournies aussi (quand vous achetez sur le site). Il manquerait peut-être le petit adaptateur secteur, mais bon il nous en passe déjà pas mal entre les mains, vous en aurez sans doute un déjà chez vous.
Première sensation, cet Onyx Boox Note Air 3 est vraiment très réussi. Avec un bel écran généreux de 10,3 pouces, le design avec le bord large pour la prise en main à gauche, le logo discret en haut à droite, le petit liseré rouge qui court au dos, très classe. La dalle qui couvre toute la partie supérieure, l'aluminium brossé au dos très agréable sans traces de doigts (aucune partie en plastique cheap), c'est vraiment du top. Extrême finesse (5,8mm) avec sur la balance un poids de 430g. La couverture est bien sûr indispensable pour ce type d'appareil qui va être utilisé beaucoup en mobilité avec le stylet. La couverture magnétique est très réussie aussi. Son revêtement est très agréable, légère, elle se révèle très pratique au quotidien et ne vient pas gréver le poids de l'ensemble avec le stylet qui s'attache magnétiquement au bord. J'ai rarement eu une aussi agréable sensation avec un ensemble tablette/stylet/couverture lors de toute mon utilisation sur une quinzaine de jours chez moi et en mobilité. En général on a toujours la sensation d'une couverture "harnachée" dont on se passerait bien, ce n'est pas le cas ici, elle se fait oublier. Sur les bords, juste l'allumage en haut à droite, sur le coté gauche l'emplacement usb et la sortie haut-parleur, rien d'autre. Minimaliste, pourquoi faire plus. Bref, un ensemble qui respire la qualité, sans faute.
Allumage maintenant, avec un écran 10,3 pouces en eInk couleur de dernière génération Kaleido3. Noir et blanc à 300PPI et couleur à 150PPI. Ce format, équivalent au A5 papier, c'est à dire la moitié du format A4, est le minimum requis pour les documents en tout genre, les BD, les mangas, les livres pratiques et les documents PDF en tout genre. Le bon compromis confort de lecture/mobilité. Avec le recul d'usage des années maintenant, un format en dessous en récupérant des PDF en A4, vous pouvez oublier du côté du confort de lecture, il ne faut pas se raconter d'histoire.
Coté processeur, la tablette affiche 2.4Ghz Octa-Core CPU (huit cœurs), 4GB de mémoire. De quoi apporter de la rapidité notamment pour des fichiers lourds. Coté stockage 64 Go, suffisant pour ce que j'ai pu tester pendant ces quelques semaines mais peut-être un peu juste pour des professionnels particulièrement gourmands (à signaler un modèle pro avec des performances accrues existe aussi sur le site). L'étanchéité est présent sur ce modèle.
Couleur: c'est bien sûr le grand intérêt de ce bloc-note, celui d'ouvrir désormais vers la couleur avec le meilleur standard actuel, Kaleido 3 chez EInk. J'avoue que j'ai été très agréablement surpris. Bien sûr, la technologie couleur se traduit encore par un fond d'écran très gris. Je connais bien ce problème, il me replonge dans les début de l'eInk. Ce n'est toutefois pas un repoussoir, il faut absolument utiliser l'éclairage intégré pour un rendu agréable, comme vous le faites déjà peut-être très régulièrement avec de l'Eink noir et blanc. Celui-ci a bien sûr une influence sur l'autonomie de la batterie.
Personnellement j'ai mis l'éclairage intégré à 100% de sa puissance en le nuançant avec une lumière orangée à 30%, un bon compromis je trouve. Coté définition, de manière intelligente, Onyx propose plusieurs modes suivant votre utilisation: HD, équilibré, rapide et ultrarapide et regal. Entre lecture de documents et utilisation web/application, là aussi vous trouverez des compromis à faire. D'une utilisation de plusieurs semaines pour de l'encre électronique noir et blanc, vous tomberez à deux ou trois jours pour de la lecture au fil de l'eau, voire même une grosse journée disons, si vous surfez allègrement sur le web à haute dose, qui plus est avec des vidéos. Très impressionné aussi par la rapidité des pages et du rafraichissement, qui plus est pour les vidéos, sincèrement je ne pensais pas obtenir un si bon niveau. L'encre électronique couleur a de beaux jours!
Ne vous attendez pas à avoir des couleurs éclatantes, ce n'est absolument pas le rendu de tablettes Android classiques. Adieu les écrans haute-définition et les papiers couchés brillants qui vous en donnent plein les mirettes. Mais pourquoi pas finalement. Sans être trop ternes, le rendu est très correct, les couleurs sont en demi-teintes, et pourquoi pas? C'est un peu comme si vous regardiez le web et vos documents couleurs sur un papier recyclé. As-t'on finalement besoin de couleurs intenses quand on souhaite privilégier un confort de lecture et de consultation prolongé, qui vient reposer nos yeux (donc nos cerveaux) des écrans classiques qui nous entourent? Et cela y compris pour des vidéos/présentations qui ne présentent aucun intérêt particulier concernant l'image. Un usage "raisonné" finalement, que vous appréhenderez avec douceur dans votre quotidien.
Ne vous fiez pas trop aux différents comparatifs avec de l'encre électronique noir et blanc. En effet, vous n'avez pas constamment en vue celui-ci. Vos yeux et votre cerveau s'adapte parfaitement au fil des pages à cet usage raisonné, sans aucune frustration particulière.
J'avais un peu peur aussi concernant la définition des caractères, un peu moins bon que pour les liseuses eInk récentes. En mode HD, on a le noir et blanc en 300PPI. Là aussi avec le contraste un peu en deçà, c'est tout à fait acceptable à l'usage; il vous suffira aussi d'utiliser des polices un peu plus grasses, qui vous apporteront un bon contraste.
Stylet: un focus particulier sur la qualité du stylet, il est vraiment excellent, tant dans la prise en main que dans l'ergonomie d'utilisation. Sur la surface de la dalle, on a réellement l'impression d'écrire sur du papier. La variété des réglages possibles dans l'épaisseur, le recours au Bluetooth, la réactivité est vraiment au rendez-vous. Je n'annote jamais mes livres, j'utilise peu les blocs-notes et les carnets au quotidien mais je veux témoigner que l'expérience d'écriture est très satisfaisante pour un néophyte basique comme moi.
Navigation: Onyx propose donc un environnement Android. L'utilisation de cette tablette est strictement la même qu'une tablette Android traditionnelle. Nous sommes tous au fait désormais à travers nos smartphones au quotidien. C'est le grand plus d'un modèle comme celui-ci, qui est très ouvert dans cet environnement. Là où des acteurs enferment complètement leurs modèles (comme RemarKable par exemple) ou d'autres qui ouvrent avec des restrictions d'usage, là tout est ouvert dans les accès aux applications et leurs utilisations. J'ai téléchargé mes applications favorites, lecture, flux rss, boîtes mails, clouds perso depuis le PlayStore, sans aucun problème. À signaler un petit témoin présent en bas à droite de l'écran qui ouvre potentiellement sur un menu de navigation, très pratique à l'usage.
Pas de boutique de livres numériques embarquée, il vous faudra rejoindre les applications des vendeurs habituels pour vos achats et les accès.
Multitude de formats acceptés, la liste serait trop longue. Pour le format PDF, rien à redire. Changement de pages rapides même quand les fichiers sont lourds. Le pinch and zoom est très bon. Annotations, croquis que l'on peut intégrer et conserver, bien complet.
Pour l'ePub, c'est excellent aussi. Plein de réglages possibles pour affiner la présentation des pages. Je me suis bien sûr empresser de télécharger mes polices de lecture favorites, comme d'habitude. J'ai juste créé un petit dossier "Fonts", simple au possible. Il retrouve automatiquement les polices aussi bien dans le lecteur intégré que dans les applications de lecture.
Coté des clouds de stockage même chose, un stockage BooxDrop est proposé. Mais si vous avez sans doute des bibliothèques stockées, Dropbox, PCloud comme moi, vous les retrouverez bien vite sans sourciller.
Un mot sur Android 12 qui n'est pas le dernier standard malheureusement. Suffisant sans doute pour une très grande majorité d'utilisations, espérons que les mises à jour suivront au fur et à mesure.
Audio: bonne surprise également, j'ai trouvé l'audio de qualité malgré cette toute petite sortie. Vous pourrez écouter musique et livres audio comme sur une tablette traditionnelle.
Verdict: En conclusion de ce test, un sentiment très favorable pour cet Onyx Boox Note Air 3. Un modèle très complet et ouvert qui, une fois que l'on aura pris son parti de l'affichage doux des images couleurs, se révèlera intéressant en mobilité (mais pas que) pour des gros lecteurs de contenus, au sens le plus large possible. Un prix élevé bien sûr qui va décourager beaucoup d'entre vous pour des usages qui ne seront pas professionnels ou semi-professionnels. Mais à y regarder d'un peu plus près, il peut aussi tout à fait s'envisager dans un usage privé ou familial pour des gros lecteurs qui souhaitent peu à peu s'émanciper de leurs smartphones ou de leurs tablettes/ordinateurs pour lire de manière confortable autant à domicile que bien sûr en mobilité. Se poser la question de ses pratiques de lecture, qui plus est dans le cas d'un remplacement liseuse/tablette ou liseuse/ordinateur portable d'appoint que vous utilisez peu finalement, seulement pour la lecture de documents/pages web. Ces premiers modèles en Kaleido 3 confirment en tout cas que l'encre électronique couleur a un sens et qu'elle est promise à un bel avenir.
Les plus:
finesse, légèreté, design très réussi
qualité de la couverture et embarquement du stylet associé
matériaux et alu de qualité, finition absolument parfaite
qualité du stylet, très bonne ergonomie
couverture intégrée si vous commandez sur le site de la marque
large mémoire embarquée de 64Go, rapidité du processeur
bonne gestion de l'économie de la batterie
possibilités Bluetooth étendues avec la gestion de périphériques associés
bonne ergonomie et navigation, qualité du tactile
expérience d'écriture très satisfaisante
musique, livres audio, un excellent text-to-speech
environnement Android 12 sans restriction
très grande ouverture, applications et nombre des formats supportés
bon rapport qualité/prix si l'on considère le matériel, l'environnement Android et les possibilités étendues d'utilisation
Les moins:
fabricant de marque chinoise, interrogation habituelle sur le suivi de l'après-vente, la gouvernance et l'utilisation des données.
pas de boutique de livres numériques embarquée
familiarité avec l'univers des applications est un peu nécessaire, à prendre en compte pour les amateurs de liseuses qui devront reconsidérer leurs pratiques
prix élevé pour une utilisation qui ne serait pas professionnelle ou semi-professionnelle
Joint quelques photos pour vous rendre compte:
Je remercie Onyx France pour ce modèle envoyé en test.
Merci d'avance pour vos commentaires. Comme d'habitude, vous pourrez retrouver l'ensemble de mes tests ici, ainsi que sur la page Pinterest. Il s'agit de mon 59ème test de liseuses sur le blog, merci pour votre fidélité à me lire.
Mon domaine d'expertise est la lecture numérique, si vous souhaitez allez au-delà pour vous rendre compte de fonctionnalités professionnelles, je vous conseille cette vidéo très complète de Guillaume Lefebvre. Bravo à lui.
Une comparaison qui n'est jamais donnée dans les synthèses chaque année, celle de la répartition des formats dans le secteur de la littérature générale.
J'ai récupéré les différents chiffres fournis hier par le Syndicat National de l'Edition pour construire le diagramme suivant:
On pensait il y a quelques années que c'est le format poche qui souffrirait de la concurrence du format numérique. A contrario, celui-ci résiste bien, il progresse même. Inflation, pouvoir d'achat mais aussi la politique des prix poursuivie par les éditeurs, de maintenir artificiellement le prix du format poche en deçà du prix du format numérique (ou égal pour très peu d'entre eux) aura profité à celui-ci. On rappellera aussi que le format audio n'existe pas dans les données du SNE.
C'est le grand format qui est grignoté chaque année par le format numérique, celui-ci représente désormais à peine plus d'un quart du marché.
Le poche règne en maître, toujours plus, propulsé qu'il est par les grands groupes, avec une assiette de rémunération réduite pour les auteurs, faut-il le rappeler. On comprend aussi bien mieux l'importance du format poche dans les librairies. Que restera-t-il du grand format en librairie dans 10 ans, avec une accélération conjointe de l'impression à la demande qui sera invisible sur les tables et les étagères?
Fin juin, c'est toujours le moment attendu de la publication des chiffres annuels du secteur, donnés par le Syndicat National de l'Edition. C'est fait aujourd'hui (voir ici).
En 2023, le marché de l'édition numérique, tous supports et toutes catégories éditoriales confondues, a généré un chiffre d'affaire de 283M€, en légère baisse de 0,77% par rapport à 2022. Cette tendance est principalement portée par l'édition professionnelle et universitaire (plus fort segment en poids) dont le CA est en baisse de 4,6%, notamment en raison de la décision prise par certaines organisations publiques ou internationales de basculer leurs publications en open data. Le format numérique représente 10,1% du chiffres d'affaires total des ventes de livres des éditeurs (2.796,3 M€).
Le segment littérature progresse particulièrement, +14,5% par rapport à 2022.
Dans cette même synthèse, on apprend que le format poche représente 15,2% du marché.
A signaler que le livre audio n'est pas "audible" pour l'instant. Il n'est pas comptabilisé dans les chiffres du secteur. Un marché qui est pourtant en forte progression depuis quelques années, espérons qu'ils le seront l'année prochaine.
La synthèse complète est sur le site du SNE, je la met comme d'habitude pour archive
Plusieurs signalements d'amateurs de livres numériques autour de moi, qui mettent en garde à propos d'un site Bookys que vous utilisez peut-être pour télécharger des livres numériques de manière illégale. Celui-ci est en effet infesté d'un URL Scam. "Acquérir le virus URL:Scam signifie obtenir une entité malveillante capable de fonctionner en tant que logiciel espion, voleur, téléchargeur et porte dérobée. Observer cette détection nécessite une suppression immédiate." J'ai trouvé des explications en surfant sur le web. Voilà, vigilence, vigilence pour vous protéger...
Un été avec Franz Kafka. Centenaire de la mort de Franz Kafka cette semaine. Difficile de ne pas le savoir tant les publications et les documentaires fleurissent ici et là. Retenir d'abord le troisième et dernier volume de la monumentale biographie de Reiner Stach publié au Cherche-Midi.
Il y a un an, je faisais un bilan de l'offre au format numérique (revoir ici) en observant la difficulté d'accéder à des compilations plus ou moins complètes et aux traductions les plus récentes.
L'étau s'est évidemment desserré avec ce centenaire puisque Gallimard profite de l'occasion pour passer les nouvelles traductions parues dans la Pléiade il y a quelques années (Le Procès, Le Château, Amerika, La Sentence, Lettre au père), dans des versions Folio, le format numérique suit. Flammarion profite de l'occasion également pour refaire les couvertures de ses poches. Le Journal était déjà proposé l'année dernière dans une nouvelle traduction toujours chez Folio.
En revanche c'est du coté des lettres de Franz Kafka que le vide est toujours là. Si les Lettres à Milena sont présentes avec la traduction d'Alexandre Vialatte dans la collection L'Imaginaire (dans la version imprimée et audio uniquement), les Lettres à Felice dans la traduction de Marthe Robert en deux volumes restent complètement indisponibles tant en imprimé qu'en numérique. Quand on sait l'importance de cette correspondance, ce n'est guère à l'honneur de notre pays. Même difficulté pour les Lettres à Max Brod (Rivages) et à Ottla et à la famille (Gallimard), indisponibles elles-aussi au format numérique. Dire à nouveau combien il est regrettable de ne pas disposer aujourd'hui de versions numériques de ces anciennes traductions d'Alexandre Vialatte, de Marthe Robert et d'autres, qui ne seront jamais rééditées. C'est un comble quand même en cette année Kafka de devoir avoir recours soit à l'offre illégale, soit au marché de l'occasion (souvent à prix élevé) pour y accéder.
PS: Suite à ce billet et l'échange discret avec une équipe, je vous confirme que les Lettres à Felice ainsi que les Lettres à Max Brod seront disponibles cet été. Un peu de patience encore...
Pour accompagner la compilation des différentes traductions du chant IX de L'Odyssée d'Homère (revoir mon billet ici), j'ai pensé intéressant de réaliser une traduction avec une intelligence artificielle. En juin 2018, j'écrivais en plein chantier de numérisation et de relecture : "En attendant peut-être, qui sait, des traductions réalisées grâce à l'intelligence artificielle vers 2050?" Accélération de l'histoire, je n'aurais jamais pensé en 2024 pouvoir tester un modèle crédible de traduction, qui plus est ouvert au grand public.
Quelques remarques méthodologiques d'abord sur ma démarche:
Je suis parti du texte en grec ancien récupéré sur le web sur le site Remacle.
Pour le choix de l'intelligence artificielle, j'ai évidemment d'abord essayé Chat-Gpt et DeepL sans être trop convaincu. Pour une traduction d'un texte classique, il m'a semblé qu'une intelligence conversationnelle classique ou qu'un modèle de traduction qui travaille sur des textes contemporains ne convenait pas forcément. Plus intéressant de s'appuyer sur la plus vaste compilation de textes possible? La récente mise en ligne par Google de son modèle Gemini mis à jour, m'a conforté dans l'idée de l'utiliser.
Pour les 565 et quelques vers du chant IX, j'ai procédé par paquets de 30 vers. J'ai utilisé le modèle gratuit et non pas le modèle Gemini Advanced. C'est Gemini qui m'a proposé d'emblée une version en vers libre, plutôt qu'en prose, j'ai décidé de continuer sur cette voie.
J'ai procédé tous les jours à quelques essais. J'ai vite compris que plutôt de le faire en plusieurs fois avec des résultats très éparpillés, il était plus intéressant de le guider au départ et de faire l'ensemble du chant. C'est la méthode que j'ai suivi avec les éléments de conversations suivants : - "Bonjour. Merci de me traduire en français le texte suivant. Attention de bien respecter la composition en vers libre". - "Je pense que tu peux mieux faire", etc. - "C'est parfait. Continue de la même façon sur le texte suivant."
Je suis arrivé à un texte complet que j'ai relu et très légèrement corrigé.
J'avoue que je suis absolument bluffé du résultat, je ne m'y attendais pas. Je ne suis pas un spécialiste du grec ancien et je ne peux pas juger de la précision de la traduction par rapport au texte original. En revanche, après m'être penché sur 24 traductions au fil des années, je peux juger sur la qualité d'ensemble de celle-ci. Il y a quelques approximations mais elles sont vraiment à la marge. S'il s'agit d'une traduction "moyenne" sans parti-pris, sans éclat littéraire particulier pourrait-on dire, elle est tout de même réussie. J'ai été notamment surpris par sa fluidité, à aucun moment on a la sensation de blocs collés. C'est très déstabilisant de se retrouver face à un tel texte, je dois dire, surtout de savoir que c'est un premier jet qui demanderait sans doute une méthodologie plus précise.
Plutôt que de traduire mécaniquement en partant de rien, Gemini s'appuie sur un corpus immense de mots, d'expressions qu'il a repéré, qu'il a réagencé de manière propre. Il a bien entendu repéré l'origine du texte. Il propose d'ailleurs constamment en fin de sa propre traduction des remarques, à la fois sur la progression de l'intrigue mais aussi sur ses propres choix. Une sorte de jeu s'instaure. Tout à fait comme un animal que l'on doit flatter pour l'aider à progresser.
On retrouve dans le texte des expressions classiques que l'on connaît bien "Aurore aux doigts de rose" bien sûr, mais aussi bien d'autres qu'un lecteur familier d'Homère retrouvera. J'avoue que j'aimerais avoir l'avis de spécialistes du texte sur le résultat.
Voici le début du Chant IX de L'Odyssée d'Homère par Gemini.Google. Le texte complet est joint à ma compilation complète (Quelle traduction choisir?) des 24 traductions "humaines" réalisées entre 1619 et 2022. Vous jugerez, ravi d'avoir vos retours.
Ulysse s'adresse à Alcinoos et aux Phéaciens : "Alcinoos, noble chef d'un peuple illustre, Il est certes agréable d'entendre un aède chanter ainsi, Tel qu'il est là, à la voix semblable aux dieux. Pour moi, je ne crois pas qu'il y ait rien de plus charmant Que lorsque la joie règne dans tout le peuple, Et que les convives, assis dans la salle du banquet, Écoutent l'aède, rangés par files, tandis que les tables Sont pleines de pain et de viande, et que l'échanson, Puisant le vin dans le cratère, le porte et le verse dans les coupes. Voilà ce qui me paraît être la plus belle chose dans mon cœur. Mais toi, mon esprit s'est tourné vers mes peines amères Pour que je les raconte et que je gémisse et pleure encore plus. Que te dire d'abord, que te dire en dernier ? Les dieux de l'Olympe m'ont donné tant de souffrances ! Mais maintenant, je vais d'abord te dire mon nom, Afin que tu me connaisses et que tu saches, Après avoir échappé à la mort cruelle, Que je suis ton hôte, bien que j'habite loin d'ici. Je suis Ulysse, fils de Laërte, celui dont les ruses Sont connues de tous les hommes, Et dont la gloire a atteint le ciel. J'habite l'île d'Ithaque, belle et fertile, Et sur elle se trouve la montagne Nérite aux feuilles de chêne, haute et belle. Autour d'elle, de nombreuses îles sont habitées, Toutes très proches les unes des autres : Doulichion, Samé et Zacynthe boisée. Elle-même, basse et allongée, gît dans la mer vers le couchant, Tandis que les autres sont vers l'aurore et le soleil, Rugueuses, mais bonnes pour nourrir les hommes. Je ne peux pas voir de terre plus douce que celle-là. La divine Calypso m'a retenu, dans ses grottes Aux parois lisses, désirant faire de moi son époux. De même, Circé, la magicienne d'Aiaié, M'a retenu dans son palais, désirant faire de moi son époux. Mais jamais mon cœur dans ma poitrine n'a consenti à cela. Ainsi, rien n'est plus doux que sa patrie et ses parents, Même si quelqu'un, loin de chez lui, habite une riche demeure Dans un pays étranger, loin de ses parents. Mais viens, je vais te raconter mon retour si pénible, Que Zeus m'a infligé en quittant Troie.
Une information intéressante qui vient de passer aujourd'hui. Google a ajouté en fin de semaine dernière les fichiers Electronic Publication (connus sous le format .epub) à la liste des types de fichiers qu'il peut indexer et que les utilisateurs peuvent directement trouver en faisant une requête.
Une visibilité accrue pour les éditeurs mais aussi pour tout ceux qui diffusent des contenus dans ce format libre et particulièrement adapté pour tous les supports. Cela conjugué avec les progrès à venir de l'intelligence artificielle dans la recherche de documents. Vive l'ePub. Une pierre du côté d'Amazon et de son propre format propriétaire. Tous les détails sur l'excellent Abondance.
Si vous me lisez régulièrement, vous connaissez sans doute ma passion pour Homère et plus particulièrement L'Odyssée. Il y a quelques années j'avais mené à bien le projet de numériser l'ensemble des traductions (revoir ici). Régulièrement on me demande autour de moi laquelle choisir. Choix difficile tant j'en aime beaucoup. Le format numérique permet plein de propositions. Plutôt que de donner un avis très subjectif, il m'est venu l'idée de proposer une version compilée d'un chant entier pour choisir au mieux sur une centaine de pages; un intéressant voyage de quatre siècles dans le monde de la traduction sur un texte aussi emblématique.
Je sais très bien que vous vous orienterez de préférence vers les traductions les plus récentes. Afin de faciliter la lecture, j'ai retenu les traductions des XXème et XXIème siècle, huit au total, qui s'échelonnent entre 1924 (celle de Victor Bérard) et la dernière en 2022 (celle de Philippe Brunet). Quatre en prose, quatre en vers, un compte rond.
Maintenant, quel chant choisir parmi les 24 de L'Odyssée? Après mûre réflexion, j'ai choisi le chant IX, un chant charnière dans l'œuvre, à la fois celui de la révélation de son identité par le héros, ("Je suis Ulysse, fils de Laerte"), à Alcinoos, roi des Phéaciens, mais aussi le chant dans lequel s'inscrit le début de son récit du retour de Troie avec l'épisode du Cyclope, qui reste bien sûr le plus célèbre de l'épopée d'Ulysse.
Je vous enverrais le fichier au format ePub sur demande; les dernières versions sont sous droits, je prend le risque de le diffuser. Vous vous orienterez peut-être ensuite vers les traductions des éditeurs quand elles sont disponibles pour lire l'œuvre en entier. Bonne lecture en compagnie d'Homère...
PS: Finalement, les traductions modernes publiées entre 1924 et 2022 ont été placé en début. Les plus anciennes (1619 à 1897) viennent ensuite en annexes. 24 traductions au total, si vous voulez vous prendre au jeu d'en découvrir d'autres. J'ai aussi ajouté une traduction réalisée avec une intelligence artificielle dont je détaille la réalisation ici.
Pierre finale à la publication de l'œuvre complète d'Eugène Dabit (1898-1936) à la Bibliothèque Numérique Romande. Avec "Les Maîtres de la peinture espagnole" aujourd'hui, ce sont près d'une quinzaine de titres qui ont été soigneusement numérisés, relus et préparés depuis plus d'un an (revoir ici). Ce dernier livre rappelle qu'Eugène Dabit était aussi peintre et critique d'art.
Ravi d'avoir participé à ce projet initié par nos amis suisses, satisfaction de donner à lire au plus grand nombre ce grand écrivain plein d'humanité, disparu trop tôt, que l'on réduit trop souvent à "l'Hôtel du Nord". On ne peut que regretter qu'il soit complètement absent de la bibliothèque numérique de Paris, un comble...
Des livres numériques gratuits bien faits. C'est aussi le moment de préparer son été de lecture à venir. Belle moisson en ce mois de mai du côté d'Ebooks Gratuits. Herman Hesse, Aldous Huxley, d'autres encore. Je retiens aussi particulièrement Jacques Spitz et Henri Calet, deux auteurs, dans des genres très différents, que j'affectionne depuis longtemps. Plaisir de les relire bientôt.
Visite à Jean-Marc Dechaud à Crissay-sur-Manse cette semaine. Merveilleux petit village de Touraine entre Chinon et Saint-Maure. L'occasion de retrouver Jean-Marc, un libraire d'anciens qui est désormais le président du syndicat national, le SLAM, depuis quelques années. Plus de 200 membres. Nous avons parlé de la profession de libraires d'anciens. Un sujet que je connais bien (pas que le livre numérique), ma mère était elle-même libraire à Nantes et Tours dans les années 60 à 90. Évoqués beaucoup de souvenirs communs. Je vous réserve d'autres billets, je n'ai pas délaissé pour autant les vieux livres.
Merveilleuse librairie aussi, dans une vieille bâtisse du moyen-âge. Bonheur de fouiner dans les rayonnages au milieu de ces livres qui ont subi la patine du temps. Vélins, veaux, maroquins, chagrins, basanes, bradels, des mots qui diront à certains. Si, d'après lui, il y aurait environ 1500 bouquinistes en France aujourd'hui, ce que l'on pourrait qualifier de vrais libraires d'anciens, représenterait environ 800 libraires. Les chiffres restent relativement stables.
Le web a évidemment révolutionné la profession en une trentaine d'années. Là où il fallait de nombreuses années de patientes recherches pour les bibliophiles pour constituer une bibliothèque sur un sujet très précis, en quelques clics aujourd'hui (surtout avec les alertes), ils trouveront le livre désiré à l'autre bout de la France. La conséquence, la concurrence, avec des prix à la baisse, puisqu'un bibliophile aura souvent plusieurs choix possibles. Le phénomène Momox, là aussi.
Malgré cela, permanence des catalogues soigneusement préparés, bonheur de les recevoir, de les feuilleter. La sérendipité toujours... Son propre site web fleure bon le web 1.0, un régal. Il est aussi sur Abebooks (filiale d'Amazon) qui prend au passage une généreuse commission et LivreRareBook sans commission.
Jean-Marc Dechaud est très occupé en ce moment, à la fois d'une bibliothèque d'un amateur, plus de 50.000 livres, vous lisez bien, (que des bons dit-il, sans "drouille") et de préparer le Salon du Livre Rare qui se déroulera au Carreau du Temple à Paris les 14/16 juin prochain (voir ici). Passez-y, allez voir Jean-Marc, son amour des beaux et bons livres est communicatif.
40.000 titres. C'est le nombre de livres audio et de podcast créés à l'aide d'intelligence artificielle qu'Amazon a récemment annoncé via sa plate-forme Audible, et cela en quelques mois seulement puisque le service a été lancé en novembre 2023. Les auteurs auto-publiés peuvent facilement produire les versions audio automatiquement. C'est presque deux fois plus de titres qui s'ajoutent à ceux disponibles, l'offre des éditeurs à peine plus de 20.000. L'offre de livres audio qui est très en retard va désormais pouvoir croître de manière exponentielle. C'est une très bonne nouvelle pour rendre la lecture accessible pour les lecteurs empêchés, c'est une priorité, rappelons-le.
Les éditeurs vont certainement vouloir retenir la digue mais ne soyons pas naïfs, cela ne va pas demander beaucoup de temps. Quand on observe l'évolution et la qualité du text-to-speech qui est proposé désormais par certains, il est inévitable que l'offre deviennent gigantesque avec l'I.A. Certainement des accords sont à venir avec l'ensemble des GAFAM, cela doit s'activer en coulisses, soyons en sûr. Les éditeurs vont passer la main sur la fabrication de leurs catalogues, incapable qu'ils sont de suivre, c'est une évidence. Là où ils gardaient pour l'instant le contrôle en amont sur les versions ePub et PDF avec des coûts de production dérisoires, le livre-audio coûte énormément à produire. Le calcul va être très vite fait, il se fera en aval sur les plate-formes avec l'I.A. C'est bien sûr une mauvaise nouvelle pour les acteurs indépendants qui en seront privés.
On va peut-être même reparler d'offre couplée dans quelques mois. Les verrous qui tenaient avec la seule version numérique/texte vont-ils sauter avec l'audio? Je pense aussi à l'offre en streaming. Après, s'ouvrira le champ de la traduction générée par l'I.A. mais c'est une autre histoire...
Vous êtes nombreux à me demander où vous procurer des liseuses de la marque PocketBook en France. Si certains modèles sont disponibles et repris au travers de la marque Vivlio dans les magasins Cultura et autres, c'est très loin d'être le cas pour les autres. En effet, si vous préférez acheter vos livres numériques chez des libraires indépendants de votre choix, vous n'êtes pas forcément intéressé de disposer d'un espace d'achat sur votre liseuse. La marque PocketBook est bannie de France suite à une sombre histoire de procès avec l'éditeur Pocket chez Editis. Donc, pas d'accords de distribution et de ventes sur les livres numériques.
C'est toujours le problème du suivi et de la garantie auprès de revendeurs inconnus. Je ne peux que vous conseiller de regarder du côté de CoolBlue, une société néerlandaise de commerce électronique fondée en 1999 qui opère aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et dispose de 16 magasins physiques présents en Belgique et au Pays-Bas; la boutique en ligne propose une très grande quantité de modèles à prix intéressants. Voir par ici. Allez voir par exemple la dernière PocketBook EraColor qui m'a l'air très intéressante. Bien entendu je ne touche rien du tout en vous disant cela, aucune affiliation, voilà voilà..
Peut-être un peu plus de temps de lecture dans les week-ends qui s'annoncent en mai. L'occasion aussi d'écouter un excellent podcast, le huitième épisode sorti aujourd'hui, proposé par Yann Houry, le blogueur de RalentirTravaux que vous suivez peut-être. 10 épisodes sur la lecture numérique que vous retrouverez ici, Spotify et autres. J'aime beaucoup ce format podcast, qui fait l'économie d'images dont nous n'avons souvent que faire, qui envahissent et encrassent grandement pour pas grand chose de plus nos tuyaux. C'est même plus sain pour nos propres tuyaux neuronaux de ne pas constamment afficher les bobines de ce qui nous parlent devant un micro, dans leurs environnements bien souvent anxiogènes. Un billet la semaine prochaine pour mon avis sur ce podcast, à première vue beaucoup de GAFAM à l'horizon, il y aura sans doute beaucoup de choses à en dire. J'entreprends en ce mois de mai la (re)lecture de tous les livres d'Alberto Manguel sous forme imprimée/ numérique, c'est vous dire si les plaques tectoniques vont se frotter...
Depuis de nombreuses années je participe à des communautés francophones qui fabriquent des livres numériques/ ebooks. C'est le moyen à la fois de découvrir de nouvelles lectures, d'échanger avec des groupes de passionnés de littérature. Il y a aussi une réelle fierté pour tous et toutes à redonner une visibilité à des auteurs et des textes méconnus, oubliés ou seulement indisponibles chez les éditeurs dans l'offre commerciale. On peut regretter aussi que les bibliothèques francophones ne s'emparent pas ensuite de ces livres numériques de grande qualité, qui n'ont rien à envier à ceux des éditeurs.
Entre numérisation, relecture, correction, publication, je voulais vous signaler un intéressant billet sur le site EbooksGratuits qui détaille le protocole qu'ils appliquent avec un professionnalisme éprouvé sur l'ensemble des livres. C'est par ici. Personnellement je ne passe pas par l'étape word/traitement de texte, tous les livres en ePub montés directement sur SIGIL.
N'hésitez pas à rejoindre des groupes comme EbooksGratuits ou la BNR en Suisse, vous verrez, vous apprendrez beaucoup, c'est absolument passionnant. Petit bonus, si vous dites que vous venez de ma part, je vous partagerais avec joie des livres de ma propre bibliothèque.
Les nouvelles Kobo Clara Colour et Libra Colour sont disponibles depuis quelques jours. Vous êtes peut-être quelques-uns à attendre un test de ma part sur ces nouveaux modèles attendus. Désolé, pas de nouvelles de chez Kobo. Je ne fais pas parti du haut du panier comme on dit. Entre influenceurs/influenceuses rémunérées, "dossiers sponsorisés", les priorités sont bien ailleurs que sur mon modeste blog. Les modèles de démonstration distribués, je ferais peut-être partie d'une deuxième vague d'envois dans quelques mois, sur celles qui seront revenues et prendront la poussière sur les étagères. Je vais me faire une idée par moi-même ce week-end à la FNAC, mes premières impressions la semaine prochaine. Par contre je serais ravi d'avoir vos propres opinions, sur vos pratiques de lectures qui peuvent (ou ne pas) être modifié avec cette arrivée de la couleur, on en parle très peu ici et là. Je les relaierais sur le blog dans des billets complets, peut-être en les regroupant par thèmes. Dites-moi ce que vous en pensez, à vous lire...
Quelques jours encore avant la sortie des nouvelles liseuses couleurs chez KOBO, prévue la semaine prochaine. Avant leurs prises en main bientôt, j'ai regardé attentivement les vidéos en avance pour juger de l'écran. Autant que les couleurs qui m'intéressent bien sûr, c'est aussi le rendu du texte sur lequel je suis attentif. Compte tenu de leurs formats, n'oublions pas que ces liseuses sont d'abord essentiellement des machines à lire de la littérature générale. En tant qu'amateurs de liseuses, vous êtes sans doute comme moi sensibles à la question. Les habituels sites geeks, rien de vraiment convaincant sur le sujet, prévisible. Heureusement, une excellente vidéo de comparaison avec les Kobo Libra et Kindle vient d'être publié par Maneetpaul Singh. Bravo, merci à lui.
Des premiers enseignements: l'éclairage intégré est absolument nécessaire pour palier au fond d'écran plus sombre. La définition des caractères, bien que moins bonne que sur les modèles noir et blancs, reste très acceptable je trouve. La pixellisation nécessaire pour le rendu des couleurs ne semble pas grever le confort de lecture, c'est très convaincant je dois dire. Les habituels tests du côté de GoodeReader devraient être mis en ligne dans quelques jours. Tout cela à confirmer bientôt avec les liseuses en main.
C'est une très bonne nouvelle en ce printemps. Kobo va proposer en effet le 30 avril prochain deux nouveaux modèles de liseuses, et c'est la grande nouveauté... en couleur.
C'est la première fois en effet qu'un acteur majeur comme Kobo se lance sur cette technologie couleur développée par eInk, preuve s'il en était que celle-ci est désormais mature, pour être proposé à grande échelle sur le marché.
Tout d'abord la Libra Colour. Une liseuse 7 pouces avec un écran E Ink Kaleido™. Les caractéristiques complètes sont les suivantes, dérivée de la Libra noir et blanc.
Etanche IPX8
Ecran Kaleido 3, 150 PPP pour la couleur et 300 PPP pour le noir et blanc
Support du stylet Kobo
Eclairage Comfort – Light PRO avec filtre de la lumière bleue
Compatible avec les livres audio Kobo via bluetooth
Wifi
Compatibilité avec les formats : EPUB, EPUB3, PDF, MOBI, JPEG, GIF, PNG, BMP, TIFF, TXT, HTML, RTF, CBZ, CBR
32 Go de stockage
Le prix est de 229,99€. Un prix très intéressant compte tenu du format et des performances. Vous verrez tous les détails sur le site de Kobo.
Autre liseuse proposée, la Kobo Clara avec un écran 6 pouces, toujours en E Ink Kaleido™. Une liseuse plus limitée sans support du stylet, au prix de 159,99€, les détails sont ici.
Kobo sort par la même occasion une nouvelle Clara BW, une liseuse 6 pouces noir et blanc classique, avec un écran de dernière génération toujours chez eInk, en remplacement de l'ancienne Clara.
Ces trois liseuses sont d'ores et déjà en pré-commande sur le site de Kobo ou celui de la Fnac.
Alors, passer à la couleur? le grand démarrage de l'encre électronique couleur en cette année 2024? Réponse bientôt. Si les aspects design et ergonomie sont désormais bien éprouvés, le grand challenge va être aussi de maintenir le niveau de qualité de la lecture du texte en noir. Toujours le principal. J'ai hâte de découvrir comme vous les différents aspects, rendu des couleurs (couleur comme noir et blanc), définition, latence du rafraichissement, etc. J'espère pouvoir vous proposer des tests complets dès que possible, à suivre...
A signaler une belle parution du côté de la Bibliothèque Numérique Romande, celle de "Marthe et l'enragé" de Jean de Boschère. L'occasion de redécouvrir cet auteur décidément bien oublié. Un « paria » des lettres françaises, mort en 1953 (qui vient enfin d'entrer dans le domaine public) et laissant une œuvre multiple (romans, poèmes, essais, journal, peintures, dessins, estampes, sculptures...). Admiré par bon nombre d'écrivains, notamment Antonin Artaud qui préface le livre. Les Éditions de La Différence dans les années 90 avaient publié son œuvre complète en deux volumes, depuis longtemps épuisée. Espérons que d'autres titres suivront à la BNR, notamment l'excellent "Satan l'obscur". C'est par ici.
Dans le fil de mes derniers billets, celui-ci pour vous faire partager mes pratiques. Les livres numériques que je me procure aussi bien à l'achat qu'en prêt numérique ou sur des bibliothèques gratuites, sont bien souvent mal fait à mon goût. Comment ne pas lire au format numérique sans vouloir optimiser au mieux son propre confort de lecture? Quand vous êtes embarqués pour plusieurs dizaines d'heures de lecture, pas de frustrations à avoir en effet.
Je procède systématiquement toujours au petit rituel suivant, à l'aide des logiciels CALIBRE et SIGIL:
1/ suppression de la DRM quand elle est posé (le marquage/ tatouage ne me gêne pas, je le laisse quand l'éditeur a joué le jeu, respect de son lecteur, merci à eux).
2/ reformatage rapide de l'ePub avec CALIBRE. Outre le fait bien souvent de le dégrossir, vous pouvez aussi modifier vos paramètres de sortie. Personnellement il est réglé depuis des années sur "Nook" en sortie (je n'avais pas revérifié depuis des années), cela me convient très bien sur toutes les liseuses que j'utilise au quotidien. Récupérer ensuite le fichier et le renommer pour le classement dans ma bibliothèque, Nom et prénom de l'auteur, Titre du livre.
3/ ensuite ouverture sur SIGIL :
reformatage de la couverture pour une bonne présentation à l'écran.
replacer la présentation (4ème de couverture) après la couverture. Elle est souvent en fin de fichier ce qui est un non-sens absolu, certains éditeurs lisent-ils seulement leurs livres numériques?
suppression de tous les logos toxiques, "Facebook et autres" qui ne font que surcharger les fichiers et ma bibliothèque, pas de cela chez moi.
suppression des polices de caractères embarquées. Elles ne font elles-aussi que surcharger inutilement la taille des fichiers, elles sont souvent médiocres d'ailleurs. Je préfère utiliser les polices qui se trouvent sur mes liseuses, elles sont faites pour cela.
rectifier les lignes de blanc supplémentaires entre les paragraphes quand elles existent. Elles sont typographiquement erronés à la lecture.
rectifier les alinéas. Ils sont souvent trop petits à mon goût pour une bonne lisibilité. Je les rectifie avec un espace à 1.5em.
rectifier les tirets de dialogues, souvent trop petits, je les remplace par des tirets longs.
un petit coup d'œil sur les métadonnées, l'occasion de voir toujours l'indigence de certains éditeurs en la matière. En 2024, franchement...
Voilà, tout cela ne me demande que quelques minutes (pas grand chose par rapport aux heures de lectures à venir); le fichier ePub est prêt pour entrer dans mes liseuses et dans ma bibliothèque hébergée sur mon cloud perso et en disposer ensuite sur smartphone et tablette via les applications. Rappelons que CALIBRE et SIGIL sont des logiciels gratuits, ils vont permettront de gérer au mieux vos livres numériques sur tous vos matériels de lecture.
Merci d'avance pour vos commentaires, ravi d'échanger sur vos propres pratiques.
Il y a quelques mois, je remballais et déballais ma bibliothèque de livres imprimés; l'occasion de faire du ménage aussi, des livres dont on se sépare, beaucoup d'ailleurs qui vieillissent bien mal, le papier jauni. Comme d'habitude la question se pose, comment les ranger, modifier le classement, lesquels garder, relire, etc. Quand vous en avez peut-être plusieurs milliers comme moi, c'est souvent un vrai casse-tête suivant vos pièces, vos bibliothèques, vos étagères.
Plus les années passent, plus je me rends compte que je suis moins sensible à un quelconque classement. Je me limite à trois grandes classifications, "littérature française", "littérature étrangère" et "histoire du livre" qui est proche de mes intérêts. Pour le reste, je laisse faire la sérendipité et c'est bien comme cela. Les livres illustrés et beaux-livres sont dans un autre coin à part.
En revanche ma bibliothèque de livres numériques est resté la même depuis des années. Quel rangement? C'est l'aspect pratique que j'ai utilisé pour le classement. Des dossiers "éditeurs", puis alphabétique nom de l'auteur à l'intérieur, rien de plus simple. Facile à retrouver, le moteur pour chercher des livres qui seraient chez des éditeurs différents. J'ai toujours privilégié ces dossiers "éditeurs". Un classement que je n'utiliserais pas pour un classement physique mais que je trouve pratique dans l'univers numérique avec un moteur intégré en plus. Je n'aurais pas cette "proximité" avec les éditeurs, j'utiliserais certainement des dossiers thématiques.
L'ensemble sur un cloud perso, en l'occurrence pCloud de l'autre côté des Alpes, en Suisse, que je trouve très efficace aussi bien depuis l'ordinateur que le smartphone, pour envoyer sur mon application favorite PocketBook, pour le peu (vraiment très peu) que je lis dessus. Bien évidemment, toutes les DRM sont dégagés, aucune ne rentre chez moi, question de principe. Les marquages/tatouages restent, ils ne me dérangent pas, même quand je partage avec des proches, la confiance est là. Je supprime aussi systématiquement avec l'indispensable SIGIL (un outil libre) toutes les polices embarquées dans mes livres. Elles n'ont strictement aucun intérêt et ne font que surcharger la taille des fichiers. En plus, je procède à une sauvegarde sur un disque dur externe une fois par an, je pourrais le faire sur une clé USB assez copieuse.
Si j'utilise l'excellent logiciel Calibre (un outil libre de plus) pour convertir ou diminuer la taille de mes fichiers de temps en temps, je ne l'utilise pas pour gérer ma bibliothèque. Je n'y ai jamais vu un grand intérêt; la gestion avec mes différentes liseuses je la fais avec le petit câble USB, par pCloud sur l'ordinateur. Si vous êtes intéressé par Calibre, je vous conseille le très complet tutoriel préparé par Nicolas il y a quelques mois, c'est par ici.
Curieux de savoir comment vous gérer votre propre bibliothèque numérique, n'hésitez-pas à m'envoyer vos commentaires.
Une bonne idée pour démarrer la constitution d'une bibliothèque numérique? Les classiques de la littérature sont bien sûr un bon socle. Vous pouvez évidemment télécharger un par un des fichiers qui vous intéressent au hasard de vos recherches. Mais vous pouvez aussi aller bien plus rapidement, en téléchargeant en masse une grande quantité de fichiers à la fois, à l'aide de torrents quand le site le permet. Il vous suffira ensuite de supprimer rapidement ceux qui ne vous intéresse pas.
C'est le cas pour des lecteurs qui partent en voyage pour longtemps, dans certaines destinations lointaines où ils ne vont pas forcément trouver de connexions. J'ai plusieurs fois croisé ces demandes, partir avec une liseuse et une copieuse bibliothèque embarquée.
L'excellent site eBooksGratuits permet cette option. Bravo à eux. Tous les détails sont ici.
PS: à signaler que vous pouvez faire la même chose du côté de la Bibliothèque Numérique Rommande, c'est par ici.
La situation des livres indisponibles numérisés du XXème siècle est toujours en question. Hélas, toujours beaucoup de frustration de ne pouvoir disposer que d'une seule version PDF; certes qu'une version numérique existe en soit, c'est déjà une bonne chose, mais pourquoi n'être pas allé plus loin dans le processus de numérisation vers une version ePub du côté de chez Fenixx?
C'est une nouvelle fois la question qui se pose pour le livre d'André Lavacourt "Les Français de la décadence" que Juan Asensio sur le blog Stalker a remis en lumière (presque exhumé), à la fin de l'année dernière (voir ici). Un livre publié chez Gallimard en 1960, qui avait eu à l'époque les faveurs entre autres de Raymond Queneau, Roger Nimier, Michel Déon et complètement oublié aujourd'hui.
Je ne résiste pas au plaisir de vous joindre ce commentaire très drôle sur Amazon qui traduit parfaitement la question :
"FeniXX est une bonne œuvre qui numérise les livres disparus du marché et qui mériteraient de nouveaux lecteurs, et vend l'e-book à un prix raisonnable. (...) Les textes donnent un livre de texte qui rentre dans toutes les machines Kindle, et les images un livre d'images qui ne rentre que dans les tablettes en couleurs, c'est logique. Mais cette fois les 600 pages d'un roman Gallimard deviennent 600 images, qui ne rentrent pas dans mon Kindle Oasis, c'est la première fois que je serai obligé de lire un roman sur ma tablette Androïd. Peut-être le bas de plafond qui a dirigé ce travail a jugé que les taches et les plis de l'original papier méritaient d'être contemplés par le lecteur d'aujourd'hui, comme si c'étaient des photos de David Hamilton. C'est 250 fois plus encombrant que le texte et ça n'apporte rien. A l'intention de FeniXX : l'outil qui permettrait de faire comme il faut s'appelle OCR."
Bien sûr, la spéculation comme d'habitude joue pleinement sur les plate-formes de livres d'occasion, il ne faudra pas trop y compter. Des sommes élevées et des livres dans un état dégradé. Alors, quelle solution pour le lire?
Comme le web a souvent horreur du vide, une version ePub est apparue la semaine dernière sur les réseaux. C'est toujours des équipes francophones discrètes, actives au fil des années, qui font le job. Je ne peux que vous encourager à la récupérer et à lire ce très bon livre qui mériterait assurément une réédition chez l'éditeur. Mais sans trop d'illusions...
Feedbooks va définitivement fermer en ce mois de mars. Créé en 2007, c'est une page de la lecture numérique en France qui se tourne. Repris par la société québecoise DeMarque (qui développe la marque Cantook) il y a quelques années, la librairie numérique Feedbooks va en effet définitivement disparaître le 15 mars prochain, cédant la place Cantook.
Feedbooks, c'était deux petits surdoués, pionniers du livre numérique, Hadrien Gardeur et Loïc Roussel qui avaient très vite compris les prémisses de ce nouveau marché qui démarrait tout juste. Je crois que la première fois que je les ai rencontré c'était en septembre 2007 sur Paris, du côté de chez LaFeuille en terrasse autour d'un verre.
2007, c'est l'année où j'ouvrais Abicia sur Nantes. Le même mois que Feedboks justement, en juin. Contrairement à eux, je choisissais le modèle d'abonnement pour lire des pages. C'était difficile à l'époque de convaincre les éditeurs "d'y aller" comme on dit. Ils se regardaient tous en chiens de faïence. Le format ePub n'existait pas, vous pensez. L'avantage que Feedbooks avait sur moi, c'est qu'Hadrien et Loïc développaient eux-mêmes. Au bout d'un an et demi, je n'ai pas pu retenir mes deux développeurs qui ont volé vers d'autres cieux plus rémunérateurs. Fin de l'aventure pour moi, les dernières traces sont du côté de la WebMachine. La difficulté de partir trop tôt comme on dit, mais bon, on apprend.
Amazon est arrivé fin 2010 en France quelques mois après l'iPad, le vrai démarrage du marché. Une éternité pour tenir. En attendant cela, Feedbooks passait quelques années de l'autre côté de l'Atlantique pour enrichir le site des catalogues anglo-saxons, d'autres langues aussi sont venues, la France et ses tergiversations attendront.
Feedbooks, c'est plein de souvenirs qui reviennent, la volonté d'organiser un environnement indépendant et ouvert du livre numérique, leurs efforts du côté de l'interprofession, des bibliothèques, des librairies, le format OPDS, etc. La belle application Aldiko qui est venue aussi.
Et puis les rouleaux compresseurs sont apparus, pas facile d'avoir de la visibilité dans un monde de brutes, de verrous, d'environnements propriétaires qui cadenassent les livres aux machines. Leurs difficultés aussi du côté des groupes éditoriaux français, je me rappelle leurs vicissitudes pour agréger l'indispensable catalogue d'Hachette, cela devenait une véritable Arlésienne, en France il n'est pas bon d'être français.
Pas facile de trouver un chemin en restant indépendant, la règle est bien connue, tant d'expériences similaires. La fin a été difficile pour eux. En redressement judiciaire en juin 2019, Feedbooks et sa filiale Aldiko avaient été rachetées par la société québecoise De Marque dans le cadre d’un plan de cession, pour un montant de 230.000 euros et le rachats de créances, selon le jugement du tribunal de commerce de Paris prononcé le 9 août de la même année (voir Livres-Hebdo).
Il était logique que la marque Cantook poussée au Québec prennent ensuite la suite, une nouvelle librairie est prévue en avril prochain, uniquement dans les pays suivants : France, Belgique, Suisse et Luxembourg.
Fin de Feedbooks donc. Avant le 15 mars, les clients ont la possibilité de télécharger une dernière fois leur bibliothèques.
P.S. : Pour retrouver le fil chronologique de l'aventure Feedbooks, le tag Feedbooks et 74 petits billets.
En complément du dernier billet sur Julien Gracq qui ne bénéficie pas d'éditions numériques ni partielles ni complètes, il m'a paru intéressant de revenir sur le cas de Blaise Cendrars. Les Éditions Denoël ont entrepris il y a quelques années une nouvelle édition de ses œuvres complètes. La parution s'échelonne au fil des années, les derniers volumes 10 à 15 paraitront en principe dans les deux années à venir.
La très bonne surprise est que la version numérique est proposé au format ePub, à prix élevé certes, mais qui a le mérite d'exister pour les amateurs. Il y a deux ans j'avais acheté une version imprimée (la première en toile verte), une édition numérique au seul format PDF était proposé par l'éditeur, un format insatisfaisant pour moi.
On peut féliciter l'éditeur de fournir aujourd'hui une version ePub de ses œuvres complètes, une politique radicalement différentes d'autres éditeurs, Gallimard en tête pourtant faisant partie du même groupe. Toutes les versions existent, brochés, numériques, comme tous les titres en Folio également. Je ne pensent pas que la version numérique ne morde sur quoi que ce soit en terme de ventes pour les autres versions. Denoël l'a surement bien compris, comme les ayants-droits. Chaque manifestation de l'œuvre apporte des usages de lecture différents.
Voici un éditeur entré résolument dans le XXIème siècle pour un auteur désormais classique du XXème siècle comme Blaise Cendrars. La prochaine étape serait une version complète imprimée et numérique associés; espérons que les amateurs l'auront un jour sans débourser une somme folle il faut bien le dire.
Coup de sang ce matin de François Bon qui nous parle de l'œuvre de Julien Gracq au format numérique dans une version complète. On sait que les livres ne sont pas proposés par l'éditeur dans ce format. L'auteur s'était défié du format poche de son vivant, l'éditeur continue la même trajectoire de "chapelle" depuis sa mort. Seule exception, la version dans la collection en Pléiade. On peut d'ailleurs s'interroger sur cette différence de statut entre la Pléiade, le poche, le numérique. L'un "élitisé", l'autre populaire, le dernier sans doute un peu plus "crasseux" visiblement. Bien difficile d'objectiver cela.
Est-ce que cela empêche l'œuvre de Gracq de circuler, les livres de "se vendre"? Est-ce que la Pléiade a tué les livres brochés? Non évidemment. Les livres d'occasion circulent sur les réseaux, des versions numériques également discrètement depuis belle lurette, fruit de la numérisation patiente entreprise par certains "afficionados" de ses livres depuis une dizaine d'années.
François Bon pointe bien l'incohérence de cette absence d'une version officielle pour les étudiants, les universitaires, les chercheurs, plus largement les amoureux de Gracq dans le monde entier. Et que dire des conditions de territorialité imposées hors de France ? L'importance de Julien Gracq dépasse très largement nos frontières dans l'espace francophone. Pouvoir naviguer dans l'ensemble de ses livres, dans un format plein texte, affiner une recherche par occurrence, il y a une réelle complémentarité entre imprimé et numérique.
Nous sommes en droit aujourd'hui d'accéder à des versions numériques officielles, légalisées, pour des écrivains qui sont désormais classiques, qui rayonnent universellement. Combien de temps l'œuvre de Julien Gracq va-t-elle resté ostracisée de la sorte ? Et, ce n'est pas le moindre des paradoxes, bien des titres sont disponibles dans d'autres langues. Plus largement que le cas Gracq, quand finira-t'on par comprendre que le numérique favorise l'œuvre d'un écrivain, ses livres imprimés aussi pour ceux et celles qui souhaitent autre chose, une manifestation physique de leurs livres, dans une collection en peau de mouton de Nouvelle-Zélande, comme sous une couverture brochée...
Certes, il ne s'agit pas de la bibliothèque d'Umberto Eco ou de celle d'Alberto Manguel. Regardez aussi celle d'Alain de Benoist, récemment une vidéo en ligne.
La mienne est bien plus modeste, je me soigne. Mais c'est quand même 51 caisses à vins (achetés à la Vinothèque de Bordeaux lors de mes années d'étudiant, je n'avais pas les moyens d'acheter les nectars qui allaient avec), 18 cartons, 27 sacs pour les grands formats : je remballe ma bibliothèque. Depuis dix ans, j'aurais bien divisé par deux la quantité, mais il en reste...
Il y a quelques années je m'étais fixé une règle : pour un livre nouvellement acquis, cinq doivent sortir. Je n'y suis pas trop arrivé, mais bon, la lutte continue. C'est dans ces moments de déménagement que l'on mesure le poids des livres, sans parler des bibliothèques en chêne qui vont avec, bien sûr.
Il va sans dire que mes plusieurs dizaines de milliers de livres numériques hébergés sur un cloud en Suisse feront le voyage insensiblement, la copie sur un petit disque dur. Et cela, c'est une vraie satisfaction.
Sincèrement, grosse déception. Deux mois après l'ouverture d'un compte BlueSky et mon abandon de X-Twitter, le constat est malheureusement accablant. Il est impossible de mener un exercice de veille probant sur BlueSky, comme cela l'était d'ailleurs sur Mastodon que j'avais essayé il y a un an. L'absence de la plupart des médias d'information et des relais, tant francophones qu'étrangers, dans nos métiers du livre ne permet pas de mener une veille satisfaisante. Il faut bien se rendre à l'évidence.
La petite demi-heure que j'y consacre quotidiennement est très frustrante, la comparaison avec X-Twitter est sans commune mesure. Je pensais à une accélération à la fin de l'année, elle ne vient pas et je ne vois aucun signe en ce sens. Le sentiment de perdre son temps. Alors, pourquoi continuer? Ce serait renoncer à une veille elle-même, à abandonner une communauté aussi bien en amont qu'en aval, ce que je n'ai pas envie. Je sais que par bien des aspects X-Twitter est infréquentable, mais il n'y a pas d'alternative crédible pour moi pour l'instant. J'ai bien pesé le pour et contre, je reprend donc en ce début d'année ma présence sur X-Twitter.
On aura beaucoup parlé d'Albert Camus depuis quelques mois avec un essai au titre racoleur "Oublier Camus" d'Olivier Gloag. L'oublier? enterrer son œuvre ? Avant de l'oublier, encore faudrait-il le lire. J'ai eu ce sentiment-là dans beaucoup d'interventions que j'ai pu lire ou écouter, ici et là.
64ème anniversaire de la mort d'Albert Camus aujourd'hui. C'est en effet le 4 janvier 1960 qu'il se tuait dans un accident de voiture. Plus que 7 ans pour qu'il entre enfin dans le domaine public. L'année suivante ce sera au tour de Louis-Ferdinand Céline. Comment ne pas regretter la politique des Éditions Gallimard de ne pas proposer son œuvre complète au format numérique pour lire "tout Camus". Pléiade comme Quarto interdits de numérique, vous devrez acheter tous les livres séparément à prix élevés. J'ai regardé, tenez-vous bien, il faut débourser 308,14€ pour lire l'intégralité de Camus au format numérique. Sidération. On se demande bien pourquoi Gallimard n'a pas au moins ouvert la compilation du Quarto au format numérique. Nous sommes combien à nous retrouver devant cette situation pour lire tout Camus? Hélas, toujours la même rengaine, combattre efficacement le piratage et ne pas proposer d'offre crédible. C'est encore plus triste pour un auteur universel comme Camus.
Ma carte de la Bibliothèque Numérique de Paris pas encore renouvelée, certains à prendre de ce côté-là, je vais bien évidemment aller regarder aussi du côté du Québec. En 2015, Camus était entré dans le domaine public là-bas; depuis les règles ont changé, alignement sur la France. Mais les livres circulent dans toute la francophonie du web, je vais bien trouver. Lire Camus en ce début d'année et ne pas l'oublier, n'en déplaise à quelques plumitifs en mal de publicité.
PS: Après une recherche sur les réseaux, je dois dire que j'ai été surpris par l'ampleur. Pas prêt de l'oublier Albert Camus. Preuve s'il en était de son universalité, son œuvre est très largement présente, jugez-plutôt :
les deux volumes dans la Pléiade de 1962 et 1965, aussi bien en version PDF, qu'ePub. Un très beau travail de numérisation.
toutes les éditions en Collection Blanche et Folio, aussi bien que les Cahiers Camus et les correspondances.
deux fichiers compilés en œuvres complètes, soit près de 5000 pages au total.
Bref, si vous avez déjà ou voulez vous procurer des livres imprimés d'Albert Camus, vous trouverez aisément des versions numériques complémentaires pour naviguer dans son œuvre sans vous ruiner.
Intéressant partenariat entre ePagine et InkBook. Pour l'instant, les liseuses proposées étaient de la marque Bookeen, et ce depuis de nombreuses années, proximité entre acteurs indépendants. Cette dernière rachetée par Vivlio en début d'année, la société ePagine, qui développe des interfaces de livres numériques pour les librairies indépendantes, se devait de proposer une autre solution de liseuse associée. C'est donc InkBook qui a fait l'objet de son choix.
Un choix intéressant, une liseuse Android particulièrement ouverte dont j'avais testé le modèle InkBook Prime il y a quelques années, revoir ici. Je l'avais beaucoup aimé, permettant de retrouver sur liseuse son application de lecture Android favorite. On ne parle beaucoup de cette marque; c'est une bonne chose en France désormais avec ce partenariat, espérons qu'il s'amplifie dans l'année, notamment chez les libraires. Je n'ai jamais bien compris comment un libraire indépendant peut proposer une offre de livres numériques sans proposer lui-même une liseuse. Un non sens...
Deux modèles sont proposés sur le site d'ePagine : Calipso Plus et Focus, les détails sont ici (voir l'annonce sur InkBook).
Une belle initiative en faveur du libre accès. "Le 12 décembre 2023, 46 titres des Presses universitaires de Rennes basculent en libre accès total sur la plateforme OpenEdition (voir ici). Cette libération a été pilotée par les PUR et les bibliothèques de leurs 11 universités partenaires, au sein du projet SO PUR (« la science ouverte avec les PUR »), et particulièrement portée par les bibliothèques des universités d’Angers, de Poitiers et de Rennes, de l’université Rennes 2 et de l’université de Bretagne Occidentale. Cette promotion du libre accès, inédite en France par sa forme et par son échelle, marque la volonté du monde de l’édition universitaire et des bibliothèques d’aller de concert vers la science ouverte." Plus de détails sur le site SoPur. Cette collaboration inédite entre éditeurs et bibliothèques est aussi le moyen de tarir à moyen et long terme le piratage récurrent, lutter contre les réflexes ancrés et l'hypocrisie actuelle. C'est bien sûr une goutte d'eau pour l'instant, mais c'est avec des gouttes d'eau que l'on fait les cours d'eaux, les rivières puis les fleuves... J'espère que d'autres éditeurs s'engageront sur le même chemin.
Ah, les histoires courtes semblent les moins longues. Beaucoup de projets se sont succédé au fil des années, il faut bien le dire, la liste serait longue...
Saluons donc la sortie d'une nouvelle application VivlioStories du côté de Vivlio. L'acteur bien connu du côté des liseuses propose désormais une solution de lecture en streaming, bon complément côté smartphones/tablettes, pour découvrir un catalogue de plus de 200 séries originales, dans tous les genres. Un abonnement unique sans engagement au prix de 3,99€/mois. Disponible IOS/Android. Voir le site Vivlio.
Dernière étape à La Rochelle pour l'exposition Pierre-Henri Simon qui se tiendra du 13 novembre au 1er décembre prochain à la Maison de la Charente-Maritime. Avec les ayants-droits, nous avons numérisé et formaté 20 livres numériques, un important chantier de plus de 3.500 pages au total. Nous vous les proposons gratuitement en partenariat avec l'Alca-Nouvelle Aquitaine jusqu'à la fin de l'année (sur le site de l'Alca).
C'est le moment de redécouvrir l'œuvre de cet écrivain important du paysage littéraire des années 50 et 60. Romans, récits, essais critiques, des textes tous empreints d'humanisme qui résonnent particulièrement aujourd'hui.
Une conférence de Christophe Lucet, éditorialiste au journal Sud Ouest et petit-fils de l'écrivain, en lien avec l'Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle, aura lieu le mercredi 15 novembre.
Quelques semaines après avoir décidé d'arrêter toute activité sur X-Twitter (mon billet ici), je démarre une expérimentation sur le réseau BlueSky en cours de développement. C'est vrai que nous avons réellement besoin d'une alternative saine et durable. J'espère que les grands médias sauteront rapidement le pas, donnant une visibilité essentielle à ce nouveau réseau.
N'hésitez pas à me rejoindre sur le profil aldus.bsky.social, j'ai ajouté aussi sous la bannière du blog.
Merci à Daniel Bourrion pour le code d'invitation.
Poursuite de ma collaboration avec la Bibliothèque numérique romande qui met en ligne aujourd'hui Train de vies d'Eugène Dabit. Un ensemble de nouvelles publiées juste avant qu'il ne parte en URSS en 1936, là où il allait trouver la mort dans des conditions dramatiques à l'âge de 38 ans seulement. Un auteur qui va bien au-delà du seul Hôtel du Nord. Eugène Dabit mériterait haut la main un Bouquins, Omnibus ou autre Quarto. Je vous laisse découvrir l'excellent texte de présentation sur le site.
À signaler que le Journal d'Eugène Dabit fera l'objet d'une publication prochaine, ainsi que les quelques textes qui manquent encore à sa bibliographie complète. Nous serons complet en cette fin d'année. Particulièrement fier de me joindre à l'équipe de la BNR pour remettre en valeur ainsi des auteurs oubliés aujourd'hui.
La coupe est pleine. Je mets en pause le compte X (ex-Twitter) avant de perdre mon âme. Je n'y serais plus. Fermeture dans quelques semaines si rien n'évolue. J'avais déjà désinstallé l'application de mon smartphone il y a deux mois. Dès aujourd'hui, je n'utiliserais plus du tout l'application sur mon ordinateur, une décision difficile à prendre tant Twitter était un outil de veille qui me semblait indispensable au fil des années. Mais à ce titre, était-ce possible de tout accepter?
En fin d'année dernière, j'avais déjà beaucoup d'interrogations. Cette semaine j'observe ce qui se passe autour des récents évènements en Israël, toujours sans la moindre modération. L'ignominie s'installe toujours plus, en restant nous devenons toujours plus complice. Sincèrement je ne comprend pas que les grands médias d'informations puissent continuer, jusqu'où? Il faut savoir partir. Dans l'expression "réseau social", il y a le mot social, faire société. Plus de 15 ans, c'était bien, mais je suis arrivé au bout du bout. Stop pour moi, ciao bonsoir.
Centenaire de la mort de Pierre Loti cette année. Beaucoup de manifestations autour de sa vie et de son œuvre (voir l'association Pierre Loti ici). En revanche, comme d'habitude notre domaine public en déshérence, ses livres au format numérique sont peu satisfaisants pour ceux qui voudront aborder l'ensemble de son œuvre. Je retiens seulement les livres sur ses voyages et reportages de guerre chez Arthaud, bien chers malheureusement.
C'est du côté d'Éfélé que vous trouverez comme d'habitude un très beau travail autour de son œuvre complète, gratuit bien sûr en plus. Ce que réalise Éric est toujours un "must". C'est par ici.
Je me suis préparé un fichier unique de près de 3.500 pages, ravi de vous le partager.